L'Afrique, qui commence à s'affranchir du passé pour se tourner résolument vers l'avenir, a plus besoin de partenariats que d'assistance, a affirmé, dimanche à Marrakech, le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch.

Le continent est appelé à tirer profit des énormes opportunités qu'offre la coopération Sud-Sud notamment dans le domaine agricole, à travers l'élargissement significatif des domaines de coopération, l'échange d'expériences, le partage d'expertise et le transfert de compétences, a-t-il estimé lors de la cérémonie de clôture de la première conférence internationale de Haut niveau sur la coopération sud-sud agricole tenue à Marrakech les 13 et 14 décembre.

Notant que l'Afrique a fait des progrès "fulgurants" en matière de croissance économique, favorisée par la consommation domestique, l'amélioration du climat d'affaires, l'augmentation des échanges commerciaux de 200% depuis 2000, la diminution des taux de la pauvreté et l'essor du commerce interrégional, A. Akhannouch a appelé au renforcement de la coopération Sud-Sud pour le développement agricole des pays africains et ce, pour "gagner la bataille" contre la pauvreté et assurer la sécurité alimentaire du continent.

"Le Royaume du Maroc, aujourd'hui comme par le passé, reste engagé, sous le leadership précurseur de SM le Roi Mohammed VI, à renforcer la coopération Sud-Sud agricole visant à asseoir durablement la sécurité alimentaire africaine", a-t-il ajouté.

A. Akhannouch a tenu à rappeler l'appel de SM le Roi Mohammed VI, lors des 48-èmes Assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD), à la mise en place d'un marché agricole africain commun, un outil novateur à même de garantir la sécurité alimentaire de l'ensemble des populations du continent.

Le Directeur général de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a, de son côté, mis l'accent sur l'importance de l'agriculture familiale, qui constitue le socle du développement durable, et le stimulant de l'économie rurale.

La coopération Sud-Sud, basée sur la solidarité, rompt avec la logique traditionnelle et la dichotomie pays donateurs-pays bénéficiaires, a-t-il ajouté, estimant que toute approche doit prendre en considération les spécificités et besoins de chaque pays.

Le représentant de la Chine auprès de la FAO, Xia Jing Yuan, a souligné que son pays œuvre au renforcement de la coopération Sud-Sud, faisant savoir, dans ce cadre, que la Chine participe à plus de 20 projets de coopération Sud-Sud, mis en œuvre dans la majorité en Afrique.

"Il ne saurait y avoir de révolution verte en Afrique, sans un partenariat public-privé", a relevé, pour sa part, le Président directeur général du Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP), Mostafa Terrab, qui a fait savoir que le continent noir dispose de 60 pc de terres arables au niveau mondial mais qui restent encore non exploitées.

Et de relever que le continent noir va jouer un rôle clé dans la sécurité alimentaire mondiale.

"La révolution verte est nécessaire et possible en Afrique", a-t-il affirmé. Pour y parvenir, l'Afrique est appelée à créer des capacités de production d'engrais, dont le coût reste encore élevé, dédiée au continent et adaptée au sol et à l'agriculture africaine, de même qu'il faut développer la carte de fertilité des sols africains et adopter une politique de proximité des agriculteurs africains, a-t-il poursuivi.

Le Président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi, a noté que le secteur bancaire marocain reste très dynamique dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

Le système bancaire marocain est un modèle qui a fait ses preuves, notamment dans le domaine de la lutte contre l'exclusion financière, a-t-il ajouté, appelant les pays africains à tirer profit de l'expérience marocaine dans ce domaine.

Les différents intervenants ont été unanimes à souligner qu'à l'heure actuelle, la coopération sud-sud est devenue un impératif et non un choix, mettant en avant la nécessité de mobiliser toutes les ressources pour assurer la sécurité alimentaire et relever les défis se rapportant au financement et aux investissements dans le secteur agricole.

Ils ont, en outre, salué l'expérience marocaine pionnière dans le domaine de la coopération Sud-Sud ainsi que les résultats concrets réalisés par le Plan Maroc Vert.