Entretien Le président du Sénégal accueille le sommet de la francophonie sur ses terres, à Dakar. Interview de nuit mais en pleine lumière. Au plus près de « sa » vérité.

propos reccueillis par Vincent Hervouët

Interview de nuit mais en pleine lumière. Le Président Macky Sall face à Vincent Hervouët. Interview de nuit mais en pleine lumière. Le Président Macky Sall face à Vincent Hervouët.

 

Minuit dans les jardins de la Mamounia. La beauté des lieux fait un paradis sur terre mais Macky Sall n’en a rien vu : le convoi du Président sénégalais l’a déposé juste devant l’entrée de sa suite. Il n’a pas encore dîné. Il ne touchera pas à la table dressée dans le petit salon. Au moment de l’interviewer, on s’interroge : à quoi bon être Président s’il faut voyager comme une valise, sauter les repas et subir un interrogatoire en pleine nuit ? Le Président sénégalais a sa réponse toute prête : travailler serait son seul loisir. Ne pas en déduire qu’un premier de la classe ne sait rien faire d’autre. Mais plutôt que la politique est une drogue dure. Le pouvoir, une passion exclusive. Que le noctambule s’y abandonne dans la solitude de sa suite présidentielle. À la porte, la beauté du monde attendra.

Il est bien tard pour profiter d’un si bon hôtel…

Macky Sall : Je dors peu. Cinq heures est déjà un luxe.

Vous faites attention aux suites présidentielles où vous descendez ?

Je les oublie aussitôt. Je ne me souviens même pas des noms des hôtels. Sauf, les suites qui ont une histoire comme celle de Winston Churchill ici, à la Mamounia. J’espère que j’aurai l’occasion d’y retourner. Pas pour y dormir, juste pour la visiter.

macky 3

Dans quel palais aimeriez-vous vivre ?

Je suis heureux là où je suis : en train de gouverner mon pays et de le faire avancer. J’aimerais seulement passer davantage de temps à la maison. Je suis en train d’y remettre de l’ordre pour qu’au moins le week-end, je puisse y retourner en famille et y recevoir mes amis à dîner. Le palais présidentiel à Dakar n’est pas prévu pour cela, c’est un lieu austère.

Vous avez encore des amis, alors que vous êtes Président ?

Garder ses amis d’avant n’est pas facile ! Les fonctions ont des amis… Je vous renvoie à un livre de souvenirs de Bernard Debré. Il était tout petit quand son père était le Premier ministre du Général De Gaulle. Du monde se bousculait dans la maison familiale. Avec des cadeaux, des boîtes de chocolat, des fleurs. Et le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Sa mère lui expliquait : « Ton père est Premier ministre. » Un jour, il rentre de l’école. Plus de remueménage, plus de paquets, le téléphone qui ne sonne plus. Sa maman lui dit : « Voilà, ton père n’est plus rien ! » Les amis étaient ceux de la fonction.

Quelle est la dernière flagornerie qui vous ait fait rire ?

C’est irréel. Cela fait partie du jeu ! Il serait mesquin de s’en moquer et stupide d’en être dupe. Le pouvoir attire les flatteurs qui essaient ainsi de retenir l’attention. L’autre jour, à New-York, un militant de mon parti m’a accueilli en lançant « Voici le grand Timonier ! » Je me suis dit : « le grand Timonier ? Ça commence bien… » Je respecte beaucoup cet homme. C’est probablement un ancien maoïste. Il y avait de la tendresse et de la nostalgie dans ce slogan incongru.

Comment se défendre de l’entourage qui fait du zèle ?

En faisant le point. En gardant les yeux ouverts. La tête froide. Celui-ci fait avancer les choses. Celui-là fait du zèle.

Le défaut de caractère qui vous est le plus pénible chez les autres ?

La déloyauté, l’hypocrisie !

macky 4

Mais la vie politique est faite de déloyauté, de mensonges, de trahisons !

Exact mais il y a aussi beaucoup de loyauté. Des gens qui s’engagent en politique et qui prennent la loyauté comme valeur cardinale, cela existe.

À l’inverse, la faute pour laquelle vous avez de l’indulgence ?

Je peux pardonner la faiblesse de ceux à qui il arrive de profiter des situations. Leur cupidité ou leur incapacité à résister à la tentation les amène à mentir et à trahir la confiance. Cela, je peux le pardonner…

Comment dépensez-vous votre argent ?

Avec ceux qui m’entourent… En Afrique, nous avons une autre relation avec l’argent qu’en Occident. Ce n’est pas spécifique au Président de la République. N’importe quel salarié vous le dira : son argent doit servir sa famille ! Nous avons été éduqués comme cela. Moi-même étudiant, je donnais la moitié de ma bourse d’études à ma mère. Grandir ainsi vous habitue à partager. L’ambition n’est pas de devenir milliardaire mais de se rendre utile, d’aider autrui à régler ses problèmes.

Avec pareil raisonnement, vous ne vous paierez jamais de Lamborghini…

Cela tombe bien, je n’en ai pas envie.

La famille… Seuls les rois ont droit à une famille. Les Présidents ont une vie privée. C’est la règle, non ?

C’était peut être ainsi autrefois. Désormais, c’est l’inverse. Les rois n’ont plus de famille. Et ma femme se retrouve exposée. Elle est visée. Elle est critiquée. Sa fondation caritative vient en aide aux plus démunis. Ceux qui n’ont pas la possibilité de se faire soigner ou d’envoyer les enfants à l’école. Je vois les efforts inlassables qu’elle fournit. Mais comme elle est proche du pouvoir, elle est critiquée.

Les femmes sont souvent accusées d’avoir une influence néfaste. Comment faites-vous pour la protéger ?

On ne peut pas vraiment. J’évite de la mêler à ce qui ne la regarde pas. Je lui explique qu’elle est attaquée parce qu’elle est l’épouse du Président. Toutes les épouses souffrent. Dès qu’il y a un titre de journal assassin, leur journée est foutue. Quand il s’agit de nous, on passe à autre chose, on s’endurcit.

Macky Sall avec le Roi Mohammed VI dans son palais royal à Rabat . Macky Sall avec le Roi Mohammed VI dans son palais royal à Rabat .

Avez-vous parfois envie de redevenir anonyme ? D’être le gars qui nettoie la piscine, l’artisan qui fait son pain, l’ingénieur qui n’a d’autre responsabilité que celle du père de famille ?

Je suis passé par là. Je m’occupais de ma famille avant d’entrer en politique. J’avais voulu être ingénieur et mon rêve de lycéen a été exaucé. C’est le titre le plus merveilleux que je possède : ingénieur géologue ! J’en suis toujours fier. Je ne le dois ni à mes électeurs, ni à un décret. Il est le reflet de ma valeur intrinsèque. Et longtemps après avoir entamé le parcours qui m’a conduit au sommet, j’ai continué à lire la presse spécialisée, une revue américaine de géologie et une autre de physique.

Toute vie est un roman. Comptez-vous écrire vos mémoires ou est-ce que vous pensez que le meilleur bilan d’une politique, c’est de gagner la prochaine élection ?

C’est trop tôt pour écrire des Mémoires. Mais il y a des aventures que j’aimerais bien raconter et des repères à fixer. Sauf que tout cela est très récent. Il serait gênant de relater certains épisodes qui ne sont pas forcément flatteurs pour des acteurs toujours en place.

Vous avez affronté l’adversité, vous avez même subi l’injustice. Mais vous n’avez jamais été emprisonné, contrairement à votre prédécesseur qui alternait séjours en prison et postes au gouvernement. Est-ce que cette expérience vous manque ?

Cela ne me manque pas ! J’ai connu les commissariats après avoir été interpellé, pas plus. Je m’y étais préparé : j’ai quand même fait onze ans d’opposition aux socialistes au pouvoir. Je me suis engagé dans le combat politique auprès d’Abdoulaye Wade. J’ai eu tous les honneurs avec lui. Puis, nous nous sommes opposés. Et finalement, je l’ai battu. L’élève a vaincu le maître.

Wade a été votre mentor. Qui est votre modèle, celui auquel vous aimeriez ressembler ?

Mandela, évidemment. Mandela jeune était un exemple de courage, d’abnégation, d’engagement. Lutter contre l’apartheid signifiait risquer la peine de mort ! Il avait d’ailleurs été condamné à perpétuité. Vingt-sept ans durant, il a gardé la tête froide. À sa sortie, Mandela vieilli a su pardonner et faire vivre une société multiraciale. Sa sagesse l’a conduit à renoncer à sa charge alors qu’il était au summum de la gloire. C’est un exemple à méditer pour tout chef d’État ! Il n’a fait qu’un mandat avant de laisser la place à la jeune génération alors qu’il aurait pu se maintenir à la tête du pays. Son attitude vis-à-vis du pouvoir a été extrêmement noble. C’est remarquable, en plus de sa capacité à pardonner.

Parmi vos contemporains, un Président qui vous inspire ?

Barack Obama a seulement quatre mois de plus que moi, mais son histoire est exceptionnelle. C’est difficile de parler de quelqu’un qui exerce le pouvoir. Mais quel itinéraire hors du commun ! Il a du mérite, du talent, du courage ! Un exemple.

Mais c’est le président le plus mal aimé des Américains depuis soixante ans !

Il a été un bon Président. Ils l’ont réélu… Je ne veux pas m’immiscer dans la politique américaine mais je ne suis pas surpris qu’il soit jugé aussi sévèrement. C’est normal, c’était prévisible. Il est le premier Président noir des états-Unis !

Est-ce qu’un littéraire comme Léopold Sedar Senghor pourrait encore se faire élire aujourd’hui ?

C’est une autre époque. Il a mené magnifiquement le combat de cette génération. Le combat de la négritude. La revendication de valeurs de civilisation noire et de culture africaine qui était niées… Le combat de Senghor, de Césaire ou de Diop, c’était d’imposer le contraire. Senghor était un homme de synthèse. Aujourd’hui, est-ce qu’il serait un bon président ? Certainement, parce qu’il se serait adapté. Nous sommes d’ailleurs des mutants, héritiers de ces leaders de la première génération.

Est-ce qu’un livre ou une chanson a changé le cours de votre vie ou est resté inoubliable ?

Une chanson d’Aznavour qui me rappelle ma jeunesse : Isabelle, mon amour. Comme les étudiants de ma génération, j’aimais reprendre les mots d’Aznavour…

Cela marchait avec les filles ?

Parfois !

Est-ce qu’il y a des livres sur votre table de nuit ?

Je travaille trop tard la nuit. J’ai peu de temps pour lire autre chose que des notes ou des rapports. Même dans l’avion, je suis dérangé. C’est pourtant l’un des seuls et rares endroits où je puisse lire, me reposer ou causer.

le président Abdoulaye Wa de et son premier ministre Macky Sall écoutent l’hymne national le 4 April 2006 lors d’une parade militaire pour le 46e anniversaire de l’indépendance du Sénégal .  AFP/SEYLLOU  le président Abdoulaye Wa de et son premier ministre Macky Sall écoutent l’hymne national le 4 April 2006 lors d’une parade militaire pour le 46e anniversaire de l’indépendance du Sénégal .
AFP/SEYLLOU

Le voyage le plus pénible que vous ayez jamais fait ?

J’ai fait des voyages difficiles au coeur du Sénégal profond. Je cherchais le contact avec le peuple. Je suis resté plus d’un mois en pleine campagne, avant de rentrer à Dakar. Il y a eu des moments très pénibles. En roulant la nuit, sur des pistes sinueuses. On se perdait parce qu’il n’y avait pas de GPS possible, ni de réseau téléphonique, ni d’électricité. La sécurité était défaillante. Ce sont des moments que je n’oublie pas.

Est-ce qu’on s’habitue aux contraintes de sécurité comme on s’habitue au luxe ?

On les supporte. Au début, on les ressent comme envahissantes. On voudrait se contenter de sortir avec un dispositif minimum, deux ou trois agents de sécurité. Mais on se plie aux exigences des professionnels. C’est leur responsabilité.

Est-ce que vous savez comment sont armés vos officiers de sécurité ?

En voyage à Banjul, l’un d’entre eux m’a montré son arme. Il en était fier. C’était un M12 m’a-t-il dit.

Quand on regarde un Président, on voit un homme très entouré.

Le paradoxe, c’est qu’en même temps, il est profondément seul ! Seul à décider. Seul dans ses erreurs. On commet beaucoup d’erreurs. Parce qu’il faut agir dans l’urgence. Avec le recul, on réalise qu’on aurait pu agir différemment.

Est-ce qu’il faut être président pour comprendre ce que c’est ?

Certainement ! On peut cohabiter avec un Président, travailler avec lui, penser qu’on le comprend. Mais il y a une dimension qu’on ne peut apprécier que lorsqu’on exerce la fonction, avec le pouvoir de décision qu’elle implique et les conséquences négatives qu’un mauvais choix peut entraîner pour le pays…

Si c’était à refaire, une chose que vous éviteriez ?

(silence) Je cherche…

Vous avez été Premier ministre, Président du Parlement. À l’époque, vous regardiez la Présidence de l’extérieur. Est-ce que vous aviez mesuré le changement, la difficulté, la pesanteur, la souffrance même qu’implique le fait d’être au sommet de l’État ?

J’ai été le Premier ministre d’un Président que je servais très loyalement. Mon rôle était de réussir le mandat qu’il m’avait confié et de donner satisfaction aux Sénégalais. Et puis, la crise a éclaté. Il a fallu défendre mon honneur. Les valeurs qui m’avaient conduit en politique. J’ai engagé ce combat et il m’a conduit jusqu’à la bataille de la présidentielle.

Et depuis votre élection, vous avez pris conscience de la différence de nature entre les deux fonctions, Premier ministre et Président ?

Cette différence est fondamentale. Il y a une dimension presque sacrée : on parle de la fonction suprême. C’est l’inspiration de la Ve République. Le Président est la clef de voûte des institutions. Non seulement le chef de l’Exécutif mais en charge du bon fonctionnement des autres pouvoirs. Il est Président du Conseil supérieur de la magistrature et chef des armées. Ces pouvoirs sont réels, régaliens. Il faut beaucoup de lucidité et de pondération pour les exercer.

Est-ce que vous jouissez du pouvoir comme les gens l’imaginent ?

Ils voient le faste qui n’est qu’une façade. Le pouvoir, c’est aussi des grimaces. Il y a la carotte et le bâton. Le faste, tous ces flashs, les sirènes hurlantes… et les grimaces !

On peut parler de violence ?

On peut le considérer comme tel. Et elle est sans doute nécessaire. Il faut bien montrer que l’autorité est là. Il faut des tenues, des voitures, etc. C’est l’aspect le plus superficiel du pouvoir que certains considèrent comme une jouissance. Mais derrière, il y a la solitude profonde des hommes de pouvoir.

Est-ce qu’ils ont toutefois le droit d’être heureux ?

Moi, je suis heureux de ce que je fais. Cela ne veut pas dire content de moi. J’ai voulu engager des réformes et il fallait pour cela exercer le pouvoir. Aujourd’hui, je suis en train de transformer structurellement l’économie de mon pays. D’agir dans la solidarité inclusive dont le socle est la protection sociale. C’est quelque chose qui se vit pleinement. Je peux être heureux, oui. Parfois.

Est-ce que vous avez conscience que vous suscitez aussi des haines irrationnelles ?

Absolument. Mais ce n’est pas grave.

Est-ce qu’il y a un moment depuis que vous avez été élu où vous avez eu le sentiment de dominer les évènements ?

Je l’ai eu quand j’ai voulu changer les politiques publiques. J’ai engagé cette réflexion qui a été copieusement critiquée. Les gens avaient des programmes en tête, des partenaires pour les réaliser. Je leur ai dit qu’ils manquaient d’ambition. Je voulais qu’on prenne en compte l’émergence. On m’a accusé de témérité. Un groupe consultatif a travaillé pendant quatre mois. Les esprits critiques ont dénoncé des tâtonnements. Et puis, tout le monde s’est rallié. Quelle satisfaction ! Comme quoi, quand on croit à ses idées, il faut foncer. Ceux qui critiquaient sont aujourd’hui les meilleurs supporters de ce Plan Sénégal Emergence qui a été adoubé par nos partenaires internationaux. La clef était de trouver l’articulation avec le plan précédent et de dégager les moyens. À force de patience, nous avons réussi à passer ce cap fondamental. Et on continue à rallier un maximum de Sénégalais qui adhèrent à ce plan qui va bien au-delà du mandat auquel je peux aspirer. C’est le Sénégal à l’horizon 2035 qui se profile.

Un objet fétiche ?

Mon téléphone Samsung Galaxy, peut-être ?

Crypté ?

Juste protégé par l’utilisation des empreintes digitales. Sinon, très simple en termes de fonctionnalité. Je sais qu’un téléphone même quand il est sécurisé comme le mien n’est pas à l’abri des oreilles indiscrètes. Il y a toujours quelqu’un qui écoute quelque part, même le Président de la République. Je considère donc que ce que je dis au téléphone n’est pas très important. Cela peut être sensible, car on peut se lâcher ou bien une citation être sortie de son contexte. Mais quand je veux communiquer quelque chose de secret à quelqu’un, je le rencontre en tête-à-tête ou je lui en envoie un messager. Selon la nature de l’information à divulguer, un ambassadeur ou un envoyé spécial.

Vue la masse d’informations, d’urgences, de problèmes à traiter, comment faites-vous pour vous dégager l’esprit ?

Mon passe-temps préféré, c’est vraiment le travail. J’ai toujours en tête ce qui m’attend. Le jour de mon élection à la Présidence, je discutais avec le représentant de l’Union européenne quand mon prédécesseur m’a téléphoné pour me féliciter de ma victoire. Je l’ai remercié et j’ai repris ma conversation. « Vous rendez vous compte que vous venez d’être élu Président de la République ? Cela ne vous fait rien ? », m’a demandé mon interlocuteur. J’ai répondu : « oui, bien sûr. Mais j’ai déjà commencé à penser aux problèmes à résoudre. » J’ai le triomphe modeste. Je préfère penser aux défis qui se présentent à moi.

C’était pourtant le plus beau jour de votre vie : une victoire écrasante, à la loyale, démocratique…

C’était l’aboutissement d’un combat qui n’avait rien d’évident. J’étais heureux. Certes, un grand jour. Mais sûrement pas le plus beau jour de ma vie. Il est devant moi.

Qu’est-ce qui est devant vous ?

Je suis juste au début de mon mandat. Je compte me représenter pour en faire un second si les Sénégalais veulent bien me le confier. Après cela, je serai encore jeune et je ferai autre chose.

Et le stress ?

Je fais du jogging et du vélo. Pas depuis longtemps mais trois fois par semaine, tard le soir, si mon emploi du temps le permet. Il y a une salle de sports au Palais et un moniteur.

Votre insulte favorite ?

Va te faire foutre !