L'opposant sud-africain Julius Malema menace de perturber le discours sur l'état de la Nation du président Jacob Zuma si celui-ci ne s'explique pas au Parlement sur les travaux effectués dans sa résidence privée aux frais du contribuable, selon un hebdomadaire local.

Julius Malema a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale Baleka Mbete une séance extraordinaire avant l'ouverture officielle du Parlement marquée par le discours du président, le12 février, afin que M. Zuma puisse s'expliquer devant les députés.

"Veuillez noter qu'en l'absence de réponse favorable à notre requête, nous n'aurons d'autre choix que d'insister pour que le président Jacob Zuma réponde à nos questions lors du discours sur l'état de la Nation", a écrit Julius Malema dans sa lettre à Mme Mbete, rapportée dimanche par l'hebdomadaire dominical City Press.

La porte-parole de la présidente de l'Assemblée, Mandlakazi Sicgawu, a accusé réception de la lettre à City Press, notant qu'elle était étudiée avec attention.

Les députés des Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema avaient chahuté le président, qu'ils accusent de voler le contribuable, lors d'une séance consacrée à la question le 21 août. Refusant d'obéir aux injonctions de Baleka Mbete, ils étaient restés debout, scandant "Rends l'argent, rends l'argent!".

La police était intervenue pour évacuer l'hémicycle lors de cet incident, jamais vu en vingt ans de démocratie et depuis lequel M. Zuma n'est jamais revenu au Parlement.

Jacob Zuma est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs mois pour les coûteux travaux engagés aux frais de l'Etat, officiellement pour des raisons de sécurité, dans sa résidence privée de Nkandla (est).

La médiatrice Thuli Madonsela, chargée de veiller au bon usage des deniers publics, a jugé en mars que le président avait illégalement profité du chantier, pointant la construction d'une piscine, d'un amphithéâtre, d'un enclos à bétail et d'un poulailler.

Elle lui a demandé de rembourser une partie des 246 millions de rands (18 millions d'euros) engagés, dénonçant des travaux somptuaires "constituant un îlot dans un océan de pauvreté où les infrastructures publiques sont rares".

M. Zuma a superbement ignoré tous les appels à rembourser. L'ANC, son parti, a expliqué qu'il n'était pas retourné devant les députés parce qu'il n'y avait pas été invité.

AFP