Plusieurs ministres et experts africains et européens ont souligné, samedi à Dakhla, l'importance des énergies renouvelables pour les pays du continent africain, mettant l'accent sur les moyens de promouvoir cet important secteur.

Intervenant lors d'un panel consacré à la mise en œuvre des énergies renouvelables en Afrique, dans le cadre du Forum Crans Montana, qui se tient à Dakhla, les participants ont notamment passé en revue les contraintes empêchant l'Afrique de bénéficier suffisamment des énergies renouvelables ainsi que les mesures devant être prises pour remédier à cette situation.

Dans ce cadre, Eric Besson, ministre français chargé de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique, a indiqué que le continent africain qui dispose de toutes les ressources nécessaires à la production de l'énergie, sera confrontée à une demande de plus en plus croissante pouvant atteindre 16.000 KW/J à l'horizon 2040.

Il a insisté, dans ce sens, sur la nécessité pour les pays africains de se doter des textes réglementaires clairs et offrir des garanties en vue de promouvoir l'investissement public et privé dans le domaine des énergies renouvelables et tirer profit de façon optimale de leurs richesses énergétiques.

Pour sa part, Jean-Louis Borloo, président de la Fondation "Energies pour l'Afrique" a fait observer que le continent africain subit les conséquences néfastes du réchauffement climatiques dû aux gaz à effet de serre, outre un déficit de production énergétique énorme.

A cet égard, l'ancien ministre français de l'Energie a appelé les pays du continent à renforcer leurs capacités d'autofinancement pour subvenir à leurs besoins en la matière et à tirer profit des expériences des pays européens dans ce domaine.

Quant à la vice-ministre albanaise de l'Energie, Olijana Ifti a indiqué que son pays qui s'est lancé dans la production des énergies alternatives à partir des eaux de fleuves et de pluies depuis plusieurs années, est en cours d'élaborer un nouveau projet visant à réduire la dépendance vis-à-vis des énergies conventionnelles. L'Albanie est disposée à partager son expérience dans ce domaine, a souligné Mme Ifti.

De son côté, le directeur de l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, Saïd Mouline, a passé en revue l'expérience du Maroc dans ce domaine, mettant l'accent sur l'importance capitale qu'accorde le Royaume à ce secteur.

Le Maroc a procédé au lancement de deux parcs solaires à Marrakech et à Ouarzazate, a-t-il fait savoir, relevant que le Royaume aspire à porter la part de sa capacité électrique installée à partir d'énergies renouvelables (éoliennes, solaires, hydrauliques) à 42% à l'horizon 2020.

Il a ajouté que le Maroc a réalisé des progrès dans le domaine des énergies renouvelables à la faveur de la volonté politique et d'un arsenal juridique mis en place, ainsi que des fonds mobilisés par la banque africaine de développement et la banque mondiale.

Pour sa part, Obeid Omrane, membre du conseil d'administration de l'agence marocaine de l'énergie solaire a indiqué que le Maroc a accumulé une expérience importante dans le domaine qui pourrait servir d'exemple pour les pays africains, ajoutant que le projet de la centrale solaire thermodynamique est de nature à réduire la dépendance énergétique du Maroc.