Un millier d'immigrants ont fui leurs maisons après une série d'attaques violentes depuis trois jours à Durban (est), a indiqué la police sud-africaine jeudi.

Les immigrants, africains pour la plupart, "disent qu'ils ont été obligés de quitter leurs maisons par les habitants et ils sont venus parce qu'ils craignaient pour leur vie", a déclaré le porte-parole de la police Thulani Zwane, cité par l'AFP, précisant que ces derniers ont été hébergés dans des postes de police et des tentes.

Dimanche dernier encore, un des deux Ethiopiens sévèrement brûlés dans leur magasin incendié par des inconnus à Durban, dans l'est du pays, est décédé, a annoncé un responsable de la communauté éthiopienne de Durban.

Les deux hommes se trouvaient dans leur échoppe d'Umlazi, dans le sud de Durban, lorsque le magasin a été incendié dans la nuit de vendredi à samedi.

"Ils ont subi de sévères brûlures et sont soignés à l'hôpital", avait indiqué le porte-parole de la police Thulani Zwane.

"L'hôpital nous a informé que notre ami est mort. Il est décédé rapidement après son hospitalisation", a expliqué à l'AFP Ephraim Meskele, chef de la communauté éthiopienne de Durban.

Selon lui, l'autre Ethiopien, grièvement brûlé, "se bat pour survivre" à l'hôpital.

"On se croirait dans un zone de guerre, comme si nous étions en Syrie. Je n'ai jamais vu autant de cruauté", a-t-il ajouté.

Une récente vague de violences xénophobes et de représailles ont fait quatre morts dans cette zone de Durban, selon la police.

Un millier d'immigrants, africains pour la plupart, ont fui leurs domiciles après une série d'attaques depuis début avril à Durban.

De nombreuses échoppes tenus par des étrangers dans les quartiers d'Isipingo et Chatsworth, où les violences ont débuté il y a deux semaines, ont été saccagées et pillées. Les incidents se sont depuis étendus aux autres townships de KwaMakhutha et Umlazi, toujours dans le sud du grand port oriental.

Selon Ephraim Meskele, les Ethiopiens sont les plus ciblés, et, selon lui, des policiers encouragent les pillages des magasins des étrangers.

Le gouvernement a envoyé une équipe sur place pour enquêter et, dimanche, le président Jacob Zuma a tenté de calmer la situation. "Nous répétons qu'il n'y a aucune justification pour attaquer des étrangers", a-t-il déclaré.

Ces violences surviennent quelques jours après l'appel aux étrangers à "faire leurs bagages et quitter" l'Afrique du Sud par le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini, la plus haute autorité traditionnelle du KwaZulu-Natal, la province où est située Durban.