« Le Maroc constitue non seulement un pont entre les pays africains, grâce à son positionnement géostratégique, mais également un pays ayant accumulé une riche expérience dans différents domaines, tout en gardant son identité ancestrale authentique », a déclaré le président rwandais Paul Kagamé à l’ouverture de la huitième édition des Madays, mercredi 11 novembre à Tanger.

Paul Kagamé était venu pour participer à ce forum avec d’autres personnalités internationales du monde le politique et de l’économie. Le sujet en vaut la peine. Les participants auront à débattre des moyens de faire passer l’Afrique des chocs à la co-émergence. Et bien entendu, comment l’Afrique prendre en charge, elle-même, son essor. On comprend bien que la coopération internationale n’est pas exclue puisque des partenaires de l’Afrique sont aussi présents aux Medays.

Le ministre, vice-président du Comité consultatif national de l'Assemblée politique populaire de Chine, Biao Ma, présent lui-aussi, a souligné que la Chine n'est pas un concurrent de l'Afrique mais plutôt un vrai partenaire pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans le continent. Selon lui, les deux parties peuvent développer une coopération politique et économique gagnant-gagnant, promouvoir un nouveau concept de sécurité commune et créer des conditions favorables pour une concurrence loyale.

De son côté, le président de l'Institut Amadeus, initiateur de cet évènement, Brahim Fassi Fihri, a souligné l'importance du thème choisi pour cette édition, faisant observer que la co-émergence se positionne aujourd'hui comme une approche inclusive et intégrative du développement économique.

Le Maroc, à la faveur du leadership et de la vision du Roi Mohammed VI, a été précurseur dans la co-émergence et a compris tôt la pertinence de cette approche en tant que modèle d'action qui met en exergue partenariats stratégiques, liens historiques et atouts respectifs pour un impact maximal, a-t-il dit.

Porté par le Roi Mohammed VI, le partenariat proposé par le Maroc à ses pays frères africains « est multidimensionnel, où l'humain est au centre de toutes les initiatives ». Le Royaume apporte à ses partenaires africains une réelle valeur ajoutée dans son expertise en termes de développement humain et leur propose de reproduire ses expériences en matière de développement humain intégré", a noté B. Fassi Fihri, qui a rappelé que le partenariat Maroc-Afrique a été aussi renforcé par des actions concrètes de solidarité, dont l'annulation de la dette des pays les moins avancés du continent, l'accueil des étudiants et des cadres africains dans les universités au Maroc, la régularisation des subsahariens en situation irrégulière au Maroc, ou encore la formation d'imams et de morchidates, à travers la Fondation Mohammed VI des oulémas africains.

La coopération Sud-Sud prônée par le Royaume s'inscrit dans un schéma gagnant-gagnant crédible de co-émergence, a-t-il indiqué, notant que la marque "Maroc" est de plus en plus sollicitée par les responsables politiques et les opérateurs économiques du continent.

Le président de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari, a assuré, pour sa part que les pays africains sont tous animés de la volonté de réaliser un développement global et intégré en vue d'affronter les nouveaux défis posés aux niveaux sécuritaire, politique et économique. Selon lui, il est nécessaire de promouvoir la solidarité, la paix et la coopération entre les pays du continent.

Il a ainsi estimé que l'Afrique détient tous les potentiels économiques, naturels et humains nécessaires pour relever les défis posés, notant que cette rencontre constitue un lieu d'échange et de réflexion, de nature à contribuer à la mise en place d'une vision stratégique capable de surmonter les problèmes et de favoriser un développement durable.

L’actuelle édition des Madays propose d'identifier des solutions durables pour favoriser une émergence pérenne, face aux nombreuses crises multidimensionnelles qui ont marqué l'année 2015.

La résurgence fulgurante de Daesh, la guerre civile au Yémen, la tragédie syrienne et ses ramifications humanitaires et migratoires, le repositionnement de l'Iran sur la scène internationale, le retour en force de la Russie au sein de l'échiquier international, ainsi que la question palestinienne seront les points saillants des questions géopolitiques traitées lors de ce forum.

Sur les questions économiques et sociales, le continent africain sera à l'honneur avec pas moins de 10 sessions qui traiteront des problématiques africaines, mais surtout des opportunités que représente maintenant la terre de tous les espoirs.