Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) a démantelé, mardi 2 février, une cellule terroriste en lien avec l'organisation "Etat Islamique". Les membres de cette cellule envisageaient de rallier Daech en Libye. Mais la grande découverte c’est qu’ils étaient en connivence avec des bandes du Polisario spécialisées dans la contrebande et le crime organisé. Le Polisario qui est un mouvement séparatiste agissant en Algérie a beaucoup fait parler de lui ces dernières années en tant que source de troubles terroristes. Pour certains experts, il est le principal bras logistique d'Al Qaida au Maghreb (AQMI).

Selon les autorités marocaines, les membres de la cellule terroriste démantelée cherchaient à se procurer des armes auprès des membres du Polisario dans le but de perpétrer des opérations terroristes dans des villes du Maroc. La question de la collusion des séparatistes du Polisario avec les groupes terroristes a été soulevée à maintes reprises.

En 2008, le Centre européen d'intelligence stratégique et de sécurité (ESISC) basé à Bruxelles avait mis en garde contre le rapprochement du front Polisario avec AQMI, soulignant que 'l'indépendance'' promise par la direction des séparatistes est devenue de plus en plus chimérique aux yeux mêmes de ses fidèles et sympathisants. Le rapport avait précisé que face à ce vide idéologique, une situation sociale désastreuse prévaut dans les camps de Tindouf poussant une partie de la jeunesse du Polisario « à se désolidariser de cette courbe et à rechercher un activisme plus violent, plus immédiat et plus actif' ».

Il s'agit au final, selon l'ESISC, « d'une espèce de synthèse assez diabolique qui se fait là entre les islamistes qui ont un programme politico-religieux extrêmement radical et clair, et d'autre part les déçus du Polisario qui ont évidemment une cause indépendantiste qui ne verra pas le jour».

Le centre international des études sur le terrorisme (ICTS) basé aux Etats unis avait lui aussi mis en garde contre la connexion des groupes terroristes sévissant en Afrique du Nord et au Sahel et les milices du Polisario recrutées dans les camps de Tindouf, en relevant la montée en puissance dans la région d'Al-Qaida et des groupes extrémistes qui lui sont affiliés.