Le second tour de l'élection présidentielle au Bénin opposera le Premier ministre Lionel Zinsou et l'homme d'affaires Patrice Talon, selon les résultats annoncés mardi par la Commission électorale. Lionel Zinsou a obtenu 856.218 voix (28,44%), Patrice Talon en a obtenu 746.798 voix (24,80%). Ils sont suivis de très près par Sébastien Ajavon, l'autre homme d'affaires influent, qui a obtenu 693.492 voix (23,03%), a annoncé à la presse Emmanuel Tiando, le président de la Commission électorale (Céna).

Aucun des candidats n'ayant obtenu la majorité absolue, on s'oriente donc vers un second tour qui verra s'affronter MM. Zinsou et Talon. Ces premiers résultats ne sont que "des grandes tendances", tel que le prévoit l'article 15 du code électoral, a toutefois précisé M. Tiando.

C'est à la Cour Constitutionnelle de proclamer des résultats provisoires officiels, puis définitifs. Suite à cela, un second tour doit être organisé dans un délai de 15 jours.

Au total, 33 candidats ont pris part à ce scrutin. Les deux autres personnalités qui figuraient parmi les favoris, l'économiste Abdoulaye Bio Tchané et l'ex-Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki, ont obtenu respectivement 8,79 et 5,85% des voix.

Le président Thomas Boni Yayi ne se représentait pas au terme de deux mandats, conformément à la Constitution de ce petit pays d'Afrique de l'Ouest considéré comme un bon élève en matière de démocratie sur le continent.

Initialement prévu le 28 février, le scrutin avait été reporté au 6 mars à cause de retards dans la distribution des cartes des 4,7 millions d'électeurs.

Ces retards ayant persisté jusqu'à la veille du scrutin, menaçant d'exclure une partie de l'électorat, la Céna avait finalement autorisé les électeurs à voter avec leurs anciennes cartes. Selon la Céna, le taux de participation a été de 64,03%.

La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui avait déployé 120 observateurs et 16 experts dans l'ensemble des 12 départements que compte le pays, a constaté lundi soir "l'absence d'incidents majeurs durant tout le processus électoral" qui s'est déroulé "dans des conditions acceptables de liberté et de transparence".