« Kabila doit partir et organiser la transition », Moïse Katumbi Tchapwe reste ferme sur sa position d’opposant le plus populaire au président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Selon lui, la RDC vit une crise très profonde avec Jospeh Kabila qui aurait du quitter le pouvoir, mais qui s’y maintient, méprisant ainsi la Constitution qui n’accorde que deux mandats au président. Aujourd’hui tout est organisé par Kabila, lui seul, laissant de côté toutes les institutions. Il refuse d’organiser les élections présidentielles, réaffirme Moïse Katumbi dans une vidéo publiées sur le site du New York Times. Répondant aux questions de Nicolas Kristof sur le Kasaï, Katumbi affirme que c’est Kabila, lui-même, qui a organisé les massacres qui ont terrorisé cette région. Il l’a fait pour plonger le pays dans l’insécurité et ainsi justifier son maintien au pouvoir. « C’est pourquoi nous ne voulons pas un président comme lui », martèle Katumbi qui met en garde contre les mensonges que ne manquerait pas de proférer le président à l’ONU où il doit prononcer un discours. Il va affirmer qu’il respectera la constitution et qu’il doit bénéficier d’un délai d’une année pour organiser la transition. « Nous disons que c’est la fin, Kabila doit quitter le pouvoir et rester dans le pays pour qu’il puisse voir ce que nous allons apporter au pays », dit Katumbi qui est toujours sous l’effet d’une condamnation de privation de liberté prononcée par un tribunal de Kinshasa. Ne risque-t-il donc pas d’être emprisonné une fois de retour dans le pays ? lui demande le journaliste. « Kabila a peur de moi, il sait que le procès était une pure manipulation, même l’ambassadeur des USA au Congo l’a dit », souligne l’opposant qui reste convaincu que Kabila ne pourra rien faire contre lui. Quelle est la position des Etats-Unis vis-à-vis de cette situation chaotique, demande le journaliste. Pour Katumbi les choses sont claires, le département d’Etat américain a toujours été pour l’organisation des élections présidentielles et pour le respect de la Constitution. Selon lui, les Etats-Unis soutiennent le peuple congolais à un moment où le président  terrorise et tue les citoyens. « Nous avons besoin de plus de support parce qu’en décembre Kabila doit partir », demande Katumbi, soulignant que la situation d’insécurité coûte beaucoup aux Nations unies qui maintiennent au pays la force internationale de maintien de la paix la plus grande au monde. « Nous avons besoin de mettre quelqu’un d’autre au pouvoir pour stopper les tueries et le vol des richesses du Congo », affirme Katumbi. Mais voilà une bonne question : pourquoi le monde, les USA et l’Europe doivent se soucier du sort du Congo ? Pour Moïse Katumbi, le Congo est très grand pays qui une fois stable sera une bonne destination pour les investissements, son développement arrêtera le flux de la migration vers l’Europe et les USA. Pour lui, la stabilité de l’Afrique dépend de la stabilité au Congo. Ainsi, l’opposant est convaincu de l’intérêt du respect du processus démocratique du pays, censé donner la confiance nécessaire aux investisseurs et aux partenaires internationaux. Que propose alors Katumbi aux Congolais ? la paix d’abord dit-il. Trois millions de personnes ont été tuées sous la présidence du président Kabila, c’est pourquoi, tirant les enseignements de son expérience en tant que gouverneur du Katanga, Katumbi propose d’appliquer sa politique qui a réussi dans la région la plus riche du pays, qui a reçu, grâce à la bonne gestion du gouverneur plus de 3 milliards de dollars d’investissements, assure Katumbi. « Je serai un bon pilote pour réintégrer le Congo dans la communauté internationale », promet-il. « Je ne gérerai pas le Congo comme Kabila qui gère le pays comme une boutique ». Katumbi promet aussi de lutter contre la corruption, se basant encore une fois sur son expérience de gouverneur. Pour lui, s’il y a corruption, c’est parce que le système en place a instauré l’impunité. L’élimination de l’impunité fera ainsi partie des priorités de Moïse Katumbi une fois élu président.