Dody Salah, Doaa de son vrai prénom, a été reconnue coupable d'«incitation à la débauche» par un tribunal au Caire.

3 ans de prison. C'est la peine que devra purger l'animatrice égyptienne Doaa Salah, présentatrice de l'émission «Dody Show» pour avoir évoqué l'épineuse question de la grossesse extra-maritale à l'antenne, il y a quelques mois de cela.

Ce jour-là, Doaa Salah s'était affichée avec un faux ventre de future-maman et s'était intéressée, avec une bienveillance remarquable, à la question des mères célibataires. Selon la chaîne BBC, elle a, par la suite, demandé aux femmes présentes dans le public si elles avaient déjà envisagé d'avoir des relations sexuelles avant de convoler en justes noces. Avant de proposer à celles désirant un enfant de se marier brièvement le temps de leur grossesse puis de divorcer, par la suite, en cas de besoin.

Des propos considérés comme une incitation à la débauche sexuelle et aux grossesses pré ou hors mariage et qualifiés par un avocat «d'outrage à la décence publique». Poursuivie par ce dernier, la jeune femme a été reconnue coupable, la semaine dernière, d'«incitation à la débauche».

À cause de ce verdict, Doaa risque de passer 3 ans derrière les barreaux et s'acquitter d'une amende de 10.000 livres égyptiennes (487 euros).

Délaissée par les siens...

Pire encore, au lieu de la soutenir, le syndicat des médias égyptiens s’est désolidarisé d'elle et a applaudi la suspension de son émission en l'accusant d'avoir «promu des idées immorales qui sont étrangères à [notre] société et menacent l'identité de la famille égyptienne».

Quelques jours avant ce verdict Nabih al-Wahsh, un avocat égyptien connu pour ses prises de positions ultra-conservatrices, avait déclaré que violer une femme à la tenue indécente relevait du «devoir national». Jupes, robes ou jeans troués sont, selon ses mots, des vêtements «humiliants». 

En plein tohu-bohu Weinsteinien, ces deux affaires ont causé une vague de réprimande aux quatre coins du pays et continuent d'en irriter plus d'un(e)