L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, poussé à la démission il y a deux mois, comparaîtra vendredi devant la justice pour une affaire de corruption.

Jacob Zuma sera entendu vendredi par un tribunal de Durban (province du KwaZulu-Natal) pour répondre d’accusations de corruption dans une affaire remontant à près de vingt ans. L’ex-président sud-africain est, en effet, soupçonné d’avoir reçu en 1999 des pots-de-vin du groupe français d’électronique Thales, qui a ainsi remporté une partie d’un contrat d’armement de 4 milliards d’euros.

Zuma, qui était alors «ministre» de l'Economie du KwaZulu-Natal puis vice-président de l'ANC, aurait touché de Thales 4.072.499,85 rands (280.000 euros au cours actuel), selon l’accusation. L’argent aurait été versé par Schabir Shaik, un homme d’affaires présenté comme son«conseiller financier». Ce dernier a été condamné en 2005 à quinze ans de prison.

L’accusation fait état d’une conspiration entre le groupe Thales, d’une part, et Shaik, son entreprise Nkobi et Zuma, de l’autre, pour payer à celui qui est devenu président de l’Afrique du Sud en 2009 «un montant de 500.000 rands par an (...) de pots-de-vin en échange de (sa) protection», cite l’agence AFP. En effet, parmi les principales pièces à conviction du parquet figure un fax dans lequel un responsable d'une filiale sud-africaine de Thales détaille à sa direction parisienne les termes de l'accord passé avec Jacob Zuma.

Zuma a toujours rejeté ces accusations, mais l’obstination de l’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, et l’arrivée de Cyril Ramaphosa à la tête du pays, ont changé la donne. Le nouveau président sud-africain a, en effet, fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités.