L’ex-président gambien Yahya Jammeh est accusé par des ONG internationales d’avoir fait massacrer plus de cinquante migrants clandestins ouest-africains.

Les faits remontent à juillet 2005 lorsque 44 migrants ghanéens et d’autres originaires du Nigeria, du Sénégal et du Togo ont été arrêtés sur une plage gambienne alors qu'ils tentaient de se rendre en Europe. Soupçonnés d'être des mercenaires venus renverser Jammeh, ils ont été exécutés sommairement «près de Banjul» et «le long de la frontière» par les «junglers», une unité de soldats issus de la garde rapprochée de Jammeh, révèle un communiqué de Human Rights Watch et TRIAL International, qui s’appuient sur des témoignages d’anciens responsables sécuritaire gambiens.

Selon Reed Brody, conseiller juridique à HRW cité dans le communiqué, les migrants «n'ont pas été assassinés par des éléments incontrôlés mais par un escadron de la mort qui recevait ses ordres directement du président Jammeh». Et l’activiste d’ajouter que les subordonnés de l’ancien président ont détruit des éléments de preuves essentiels afin de brouiller les pistes.

Survivant du massacre, le Ghanéen Martin Kyere a aidé les autorités de son pays à identifier la plupart des victimes et à localiser leurs familles. HRW et TRIAL espèrent que l’ouverture d’une enquête par Accra pourrait déboucher sur une demande d'extradition de Jammeh, qui se trouve en Guinée depuis janvier 2017.