Deux des rappeurs les plus en vogue du moment, Damso et Niska, ont imposé un rap anxieux et brillant, lundi à Rabat, face à un public conquis, à l'occasion de la 17e édition du festival Mawazine-Rythmes du Monde, qui se poursuit jusqu'au 30 courant.

Le rappeur français Niska a ouvert le bal avec sa célèbre chanson "Freestyle PSG", devant une foule en transe, qui s’est empressée d’exécuter à l’unisson la fameuse "danse du Charo".

De sa voix unique et très facilement identifiable, tantôt aiguë tantôt rocailleuse, Niska a enchaîné, sous les cris d’un public ravi, plusieurs tubes, notamment "B.O.C", "H&M", "Ah bon ?" et "Versus", produit en collaboration avec "le prince de l'Afro trap" MHD.

Niska a également interprété ses titres "Medellin", "Amour X", "Salé", "Favélas", "Commando", "La Wewer", "J’suis dans l’baye", "Tuba life", produit avec le très célèbre rappeur Booba et "Chasse à l’homme", emportant son jeune public dans une frénésie grâce à sa musique qui reprend par moments la couleur des sonorités africaines.

Ses chansons, toujours ponctuées de gimmicks et dotées de refrains accrocheurs qui marquent facilement les esprits et les oreilles, ont fait le bonheur des jeunes, qui n’ont pas hésité à exécuter les mini-chorégraphies dont le rappeur accompagne la plupart de ses morceaux.

Niska a clôturé son concert par son très célèbre tube "Réseaux", au plus grand bonheur de ses fans qui scandaient à l’unisson la fameuse expression du rappeur "Pouloulou", avant de partager avec le public un moment plutôt intime, le temps d’écouter l’hymne national marocain.

Le rappeur belge Damso a ensuite gratifié la foule hystérique de son tube "Kietu", avant de poursuivre avec ses nombreux titres "Périscope", "Lové", "Signaler", "N.J Respect R", "Feu de bois", "Ipséité", "Mosaïque solitaire" ou encore le très célèbre tube "Macarena".

Fidèle à son style qui se démarque par des paroles crues, parfois teintées d’une certaine violence verbale et inspirées principalement de son expérience personnelle et de son vécu, le rappeur belge a également su toucher son public par sa sensibilité, à travers des expressions dégageant une profonde mélancolie, une douceur captivante et un romantisme attachant.

Entre allitérations, oxymores, comparaisons et chiasmes, les paroles du rappeur, tantôt agréables et tantôt dérangeantes, ont flotté entre spleen et idéal, laissant le public voyager dans un flow monumental, à la fois rythmé et nonchalant.

La musique sans concessions et sans fard du jeune rappeur belge, chantée à certains moments a capella, a capté l’attention du public qui n’a pas cessé de chanter les paroles furieusement fascinantes.

 

Par Soukaïna BENMAHMOUD (MAP)