Deux ans après sa mise en œuvre, le bilan de la loi n°77-15 portant interdiction des sacs en plastique est "extrêmement satisfaisant et encourageant", avec une utilisation exclusive des produits de substitution au niveau des segments de la grande et moyenne distribution et du commerce de proximité organisé, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre marocain de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy.

L'application de cette loi se fait via une démarche concertée et des mesures d'accompagnement comprenant un fonds de reconversion de 200 millions de dirhams (MDH) dédié aux entreprises impactées par ladite loi, a-t-il dit lors d'une rencontre sur l'avancement de la mise en œuvre de ladite loi, faisant savoir que ce fonds a profité à 25 entreprises, dont 18 se sont reconverties dans la fabrication de produits de substitution, avec la création de 600 emplois additionnels.

Quelques 19 projets d'investissement ont par ailleurs bénéficié du fonds d'appui à la compétitivité des entreprises pour une enveloppe totale de 52 MDH, ayant contribué à la création de 1.177 emplois, a précisé Elalamy.

L’éradication de l'usage des sacs en plastique reste toutefois limitée à cause de l'apparition de nouveau modes d’approvisionnement et de distribution, comme les ateliers de fabrication clandestins, la contrebande et la distribution à la sauvette, a-t-il déploré, notant que dans le cadre des efforts menés pour remédier à cette situation, quelques 3.826 infractions ont été enregistrées, ayant donné lieu à 757 jugements et un total de 5 MDH d'amendes.

Un projet de modification de loi a également vu le jour visant à renforcer le contrôle et à élargir son champs d'intervention et à éviter les intermédiaires pour certaines catégories de sacs et leur utilisation, a poursuivi Elalamy.

Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar, a estimé que la loi relative à l’interdiction des sacs en plastique a porté ses fruits avec des résultats concrets sur le plan environnemental. "On remarque une sorte de prise de conscience, mais aussi un changement au niveau de l'appréhension du problème des sacs en plastique. Mais il reste un long chemin à parcourir", a-t-il relevé.

Il faut notamment poursuivre les opérations de sensibilisation en vue de permettre aux citoyens de prendre conscience des dangers de ces sacs en plastique, a-t-il noté, soulignant qu'au niveau du secteur privé, d'importants investissements ont été mobilisés pour mettre en place une offre diversifiée de produits de substitution. Cette rencontre, marquée par la présence d'industriels, de membres associatifs et de représentants de la société civile, a traité de plusieurs thématiques, dont "l'accompagnement à la reconversion des industriels", les "alternatives aux sacs en plastique" et le "rôle de la société civile".