Confronté une grave crise de l’emploi, le gouvernement sud-africain a sévèrement critiqué un plan dévoilé, jeudi, par Impala Platinium, deuxième producteur de platine au monde, de supprimer plus de 13.000 emplois dans ces mines sud-africaines.

Le plan annoncé par Impala «est un signe d’arrogance», a dit le ministre des mines, Gwede Mantashe, dans un communiqué, appelant le groupe à reconsidérer son plan.

La stratégie, qui s’étale sur deux années, portera aussi sur la fermeture de cinq parmi les onze mines exploitées par le groupe.

Impala s’ajoute à d’autres compagnies ayant annoncé une restructuration majeure avec des fermetures de mines et des suppressions d’emplois pour faire face à un environnement difficile dans le secteur du platine.

Le groupe, qui emploie aujourd’hui 40.000 personnes, a déjà réduit ses effectifs de 42.300 en 2017.

L’annonce intervient au mauvais moment pour l’Afrique du Sud, pays qui vit au rythme d’une aggravation du chômage.

Des chiffres rendus publics cette semaine par le département de la statistique, Statistics SA, ont montré que le chômage a augmenté au deuxième trimestre de l’année en cours pour atteindre 27,2% de la population active contre 26,7% au premier trimestre.

Cette aggravation intervient après la perte de milliers d’emplois, notamment dans le secteur manufacturier et celui des services.

Le chômage, la pauvreté et les disparités sociales demeurent les principaux défis pour l’Afrique du Sud depuis la fin du régime de la ségrégation raciale en 1994, une situation compliquée par le ralentissement économique qui frappe le pays.

Depuis la Grande Récession de 2008-2009, l’économie sud-africaine n’a pas pu croitre de plus de 2%, au moment où le pays a besoin d’une croissance annuelle de 5% pour juguler le chômage.

Selon des sources indépendantes, ce fléau plombe plus de 50% des jeunes dans les zones défavorisées où vit la majorité noire.

Lundi dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé le gouvernement sud-africain à mettre en œuvre des réformes audacieuses pour redynamiser la croissance économique et combler les énormes déficits sociaux dont souffre le pays.

 

Avec MAP