Un plan gouvernemental visant la réduction du budget de défense suscite actuellement une polémique en Afrique du Sud, les officiers supérieurs de l’armée nationale mettant en garde que la décision risque de compromettre les capacités de protéger le pays.

«Il existe un danger réel, et personne ne semble en mesure de juger à sa juste valeur l’ampleur de ce danger», a indiqué jeudi le chef d’Etat-major de la South African National Defence Force (SANDF), le général Lindile Yam.

Les réductions prévues pourraient conduire à de nombreux problèmes, y compris une hausse de la menace terroriste dans le pays, a dit le général, qui s’exprimait lors d’un point de presse.

Le nouveau ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, devra présenter prochainement le budget de mi-mandat de son gouvernement, prévoyant, selon les analystes, un certain nombre de mesures d’austérité dans le cadre d’efforts visant à redresser une économie en difficulté. Parmi les mesures prévues figure une réduction du budget de défense.

Le chef d’Etat-major de la SANDF a mis en garde que la réduction de ce budget, entamée durant les deux dernières années, risque d’avoir des conséquences graves sur les capacités de l’armée.

«Lorsque l’armée ne reçoit pas les financements nécessaires, elle ne peut pas remplir son mandat constitutionnel de protéger le pays», a dit le général Yam, ajoutant qu’actuellement, les troupes sud-africaines «ne peuvent pas être entraînées d’une manière appropriée en raison de problèmes de financement».

Selon le général, l’armée a été «la cible la plus facile en matière de réduction budgétaire et recevait moins de 1 pc du Produit Intérieur Brut, contre 2 pc comme norme internationale».

Revenant sur les menaces qui pèsent sur l’Afrique du Sud, le chef d’Etat-major de la SANDF a notamment cité la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme.

Il a, dans ce contexte, fait état de «manque de mobilité» aux frontières sud-africaines, une situation qui rend ces frontières poreuses. «Si les frontières n’étaient pas protégées, cela pourrait permettre aux groupes dangereux d’entrer et de se mobiliser dans le pays», a-t-il martelé.

 

Avec MAP