En dépit de certains chocs externes liés notamment aux nouvelles tendances protectionnistes dans certains pays comme les Etats-Unis, l’Afrique semble de nouveau gagner les faveurs des investisseurs, qui voient dans le continent le futur pôle des investissements dans le monde.

A en croire les nombreux rapports et études internationaux, l’Afrique commence, depuis le début de l’année en cours, à attirer de nouveaux l’attention des investisseurs en quête de nouvelles opportunités.

Ces différents rapports convergent sur deux points essentiels qui font la force du continent, à savoir une croissance économique accélérée et une résilience de plus en plus évidente des grands projets d’infrastructures lancés dans plusieurs régions africaines.

L’évolution positive de l’Afrique date depuis le début des années 2000. Ainsi, on a assisté, depuis la première décennie du 21è siècle, à une hausse du nombre des pays africains réalisant une croissance rapide du Produit Intérieur Brut. Depuis l’an 2000, au moins la moitié des économies mondiales qui réalisent une croissance rapide sont en Afrique.

Le Harvard Business Review estimait il y a sept ans déjà que l’Afrique regorge les plus importantes opportunités d’affaires au monde. Cependant, en dépit de cet énorme potentiel, le continent n’a pas bénéficié de l’attention qu’elle mérite parmi les leaders des affaires en Occident.

Entre 2014 et 2016, les exportations américaines vers le continent ont baissé de moitié, passant de 38 milliards de dollars à 22 milliards, au moment où les exportations britanniques à destination des pays africains ne représentent que 2,5 pc du volume global du commerce du Royaume-Uni.

Le terrain abandonné par l’Occident a été rapidement occupé par la Chine, qui a renforcé sa présence sur le continent. L’Empire du Milieu a, en effet, multiplié par sept ses exportations vers l’Afrique entre 2005 et 2015 pour les porter à 103 milliards de dollars.

Selon les analystes, les dynamiques économiques et démographiques dans le continent poussent les pays occidentaux à repenser leurs stratégies africaines, en les focalisant sur les secteurs économiques à fort potentiel de croissance.

Les multinationales sont conscientes du fait que 43 pc de la population africaine formeront une classe moyenne et supérieure à l’horizon 2030 contre 39,6 pc en 2013. Il s’agit d’une évolution qui entrainera une plus forte demande en produits et services.

A l’horizon 2030, l’Afrique aura une population globale de 1,7 milliards d’âmes. La consommation des ménages africains atteindra 2,5 trillions de dollars, contre 1,1 trillion 2015.

Le Forum Economique Mondial estime, dans ce contexte, que cette évolution continuera d’offrir d’importantes opportunités d’affaires, en particulier dans des pays comme le Maroc, le Kenya, l’Angola, l’Ethiopie et le Ghana.

L’Africa Finance Corporation relève, de son côté, que l’Afrique continue de faire montre d’une résilience de plus en plus solide, en dépit de l’impact négatif résultant du ralentissement économique enregistré dans des pays importants comme l’Afrique du Sud.

Cette résilience est le fruit des investissements dans les projets d’infrastructures et la mise en place de politiques renforçant la bonne gouvernance pour améliorer le climat des affaires, indique Samaila Zubairu, président de l’AFC.

Un baromètre annuel publié récemment par Havas Horizon, un groupe international de conseil en communication, montre que l’investissement en Afrique a de beaux jours devant lui.

Selon cet indice, qui étudie les intentions des investisseurs en Afrique, pas moins de 92 pc des investisseurs sondés sont «très optimistes» quant aux perspectives économiques en Afrique, et 80 pc d’entre eux envisagent de renforcer leurs positions dans le continent à l’horizon 2023.

Cet engouement s’explique par l’énorme potentiel économique que représente le continent, malgré les chocs induits par certains facteurs dont la baisse des cours des matières premières et la persistance de l’instabilité politique et la corruption dans certains pays.

 

Par Abdelghani AOUIFIA – MAP