Il sort du silence depuis le Qatar. Karim Wade s'est prononcé via un audio, largement diffusé sur les réseaux sociaux, dans lequel il attaque le pouvoir en place au Sénégal. Il s'agit de sa première sortie depuis son séjour émirati.

Alors que le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), créé par son père Abdoulaye Wade, a déposé la semaine passée son dossier de parrainage au niveau du Conseil constitutionnel, son candidat, Karim, appelle l'opposition à se réunir derrière sa candidature. "La situation désastreuse de notre pays exige un vaste rassemblement de toutes les forces politiques et sociales qui adhérent au combat pour l’élimination de la mauvaise gouvernance et de la pauvreté, la restauration de la démocratie, le respect de l’équilibre des institutions, notamment le respect de l’indépendance des magistrats" a-t-il déclaré.

"Je veux un Etat qui rassemble", a affirmé le fils d'Abdoulaye Wade qui vit en exil depuis plus d'un an au Qatar après avoir été condamné puis gracié par le Président Macky Sall. Accusé puis condamné pour détournements de fonds publics durant son magistère comme ministre sous le régime Wade, Karim s'est exilé au Qatar le jour même de sa sortie de prison. Ce que d'aucuns appellent "le deal de Qatar" reste une nébuleuse pour l'opinion publique sénégalaise qui n'a pas compris ce voyage précipité de Karim.

Wade fils est actuellement écarté de la course au Palais par les autorités compétentes, qui lui ont délivré une carte nationale biométrique à l'Ambassade sénégalaise au Koweït avec une mention spéciale "Ne peut pas voter". En effet, le code électoral interdit à toute personne écopant d'une peine de plus de 5 ans de briquer un mandat présidentiel.

Pendant que les rumeurs courent sur son retour au Sénégal, Karim n'a pas évoqué cette possibilité durant son intervention qui aura durer 6 mn.

Suite à cette sortie, le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye, qui intervenait sur les ondes de RFI Afrique et parlait d'un Karim Wade qui n'a pas sa place dans la classe politique.

Il a déclaré par ailleurs que "Aujourd’hui la réalité concrète, c’est que d’un candidat fantôme qui était invisible, il est en train de devenir un candidat impossible. Il y a un principe fondateur, celui du casier judiciaire vierge pour prétendre à la magistrature suprême dans un pays de démocratie comme le Sénégal".