Comme de nombreux pays et organisations, les Etats-Unis suivent de près le processus électoral "historique" en République démocratique du Congo. 

Les résultats des élections présidentielle, législatives et provinciales du 30 décembre dernier en République démocratiques du Congo, pays qui n’a jamais connu de transfert de pouvoir pacifique et démocratique depuis son indépendance en 1960, sont très attendus, et ce, même en dehors de l’Afrique. Le report du scrutin, les dysfonctionnement des machines à voter, la coupure d’internet et de RFI, les centaines de bureaux de votes fermés, les nombreux soupçons de fraudes, l’annulation des élections dans certaines régions, etc. sont autant de raisons qui augmentent les inquiétudes quant à la crédibilité des résultats. De plus, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a évoqué jeudi un possible report de la publication de ces résultats.

Face à cette situation, de nombreux pays et organisations ne cessent d’insister sur la crédibilité et la transparence du processus électoral en RDC. C’est le cas des Etats-Unis, qui exhortent la CENI à « publier des résultats exacts ». En effet, dans un communiqué publié jeudi, le porte-parole adjoint du Département d’Etat américain, Robert Palladino, estime que malgré toutes les insuffisances qui ont entouré le processus électoral en RDC, des millions de Congolais se sont rendus aux urnes pour faire entendre leurs vois, et « la CENI doit maintenant s’assurer que ces voix et ces votes soient respectés ».

Palladino appelle également les autorités de Kinshasa à rétablir l’accès à internet et autoriser les médias à informer en toute liberté. En particulier, il « demande instamment à la CENI de veiller à ce que les votes soient comptés de manières transparente et ouverte, en présence d’observateurs », et à ce que les résultats soient exacts et représentent tous les 75.000 bureaux de votes du pays.

Le Département d’Etat exhorte par ailleurs les responsables gouvernementaux et sécuritaires de la RDC, les leaders de l’opposition, ainsi que la société civile et tous les acteurs concernés « à respecter la loi et à rejeter la violence ». Et ceux qui s’opposeront au transfert pacifique et démocratique du pouvoir « pourraient être indésirables aux Etats-Unis et exclus du système financier américain », met en garde Palladino.

Pour finir, le porte-parole du Département d’Etat US rappelle que le moment est venu pour la CENI d’affirmer que les votes des millions de Congolais qui se sont rendus aux urnes le 30 décembre n’ont pas été émis en vain. L’équipe de Corneille Nangaa est ainsi appelée à « garantir un compte-rendu exact des résultats des élections ».