La police soudanaise a utilisé du gaz lacrymogènes pour disperser de nouvelles manifestations antigouvernementales dimanche, le président Omar el-Béchir accusant "les médias" d'exagérer l'ampleur de la contestation au Soudan.

Miné par une crise économique, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Les protestataires appellent au départ du président Béchir, arrivé au pouvoir il y a près de 30 ans.

Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, les ONG de défense des droits humains évoquant de leur côté au moins 40 morts.

Dimanche, des manifestants sont sortis dans les rues de Khartoum et de sa ville jumelle d'Omdourman, répondant à l'appel de l'Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation.

Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient de se rassembler dans le quartier d'Al-Thawra à Omdourman et dans deux autres quartiers à Khartoum, ont rapporté des témoins.

Béchir a toujours fermement rejeté les appels à sa démission. Le président soudanais a accusé dimanche "les médias" d'exagérer l'ampleur des manifestations, lors d'une visite en Egypte pour rencontrer son homologue Abdel Fattah al-Sissi.

"On ne peut pas nier qu'il y a un problème, mais il n'a pas l'ampleur et les dimensions qu'en donnent les médias", a déclaré M. Béchir devant la presse.

Le Soudan fait face à un grave déficit en devises étrangères et les habitants sont confrontés à des pénuries régulières d'aliments et de carburants, tandis que les prix de certaines denrées subissent une forte hausse.

 

Avec MAP