La communauté de développement de l’Afrique australe se réunit hier et aujourd’hui pour élaborer son soutien au Polisario. Au même moment, les effets du cyclone qui a ravagé trois pays membres, le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi se font de plus en plus sentir, avec des centaines de morts, des milliers de déplacés et des structures complètement détruites. Et qu’a fait la CDAA? 50.000 dollars en tout et pour tout comme contribution.

Le déplacement du Polisario, offert par l’Algérie et la Communauté a dû coûter beaucoup plus. Le Maroc, seul, a envoyé des aides plus importantes et plus ciblées. D’ailleurs, alors que 12 pays sur 16 de l’organisation se sont réunis, (4 pays n’ont pas jugé utile d’y participer), une quarantaine de pays du continent se sont retrouvés à Marrakech pour soutenir la position du Maroc.

L’Algérie qui a offert l’avion au chef du Polisario a envoyé son ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui est aussi vice-premier ministre alors que l’Algérie est à l’arrêt à cause des manifestations exigeant le départ de la classe dirigeante dont fait partie Lamamra lui-même.

Par ailleurs, la CDAA a invité des pays hors Afrique. Vénézuela, Nicaragua et Cuba ont fait le déplacement. Mais comme on le sait, ces pays ont tous d’énormes problèmes qu’ils n’arrivent toujours pas à résoudre.

En Afrique du Sud, le jour même de la réunion de soutien au Polisario, le président Cyril Ramaphosa, a appelé les Sud-africains à se préparer à «des jours difficiles», à cause de la grave crise économique qui plombe le pays. En Namibie qui préside actuellement la CDAA, la crise économique dure depuis plus de 4 ans, obligeant le pays à une politique d’austérité draconienne.

La CDAA sait pourtant que l’Union africaine a décidé de ne pas interférer avec les Nations Unies qu’elle a reconnue comme seule instance compétente pour le dossier du Sahara marocain (Décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), adoptée lors du 31e Sommet de l’UA, tenu les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott.

Les chances de réussite de ce presque sommet (Il n’y a eu que 4 chefs d’Etats et huit pays représentés au niveau ministériel uniquement) ne sont pas grandes du fait que certains pays, 6 au total, ont assisté au sommet de la CDAA et à la réunion de Marrakech.