En répondant aux «accusations tendancieuses» d’Amnesty international, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire dispense une véritable leçon sur le respect des règles des droits à cette ONG censée défendre les droits de l’Homme.

En ne cessant de s’inviter dans l’affaire de viol dont est accusé Omar Radi, Amnesty International a fait réagir le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Dernier acte en date de l’ONG dont la raison d’être est, en principe la défense des droits de l’Homme, son appel à mobilisation du 9 septembre. Amnesty y appelle clairement à une forte mobilisation pour pousser le gouvernement marocain à faire libérer l’inculpé, qui est poursuivi en état d’arrestation.

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire n’a pas laissé passer cette nouvelle «tentative de pression» sur la justice marocaine. La haute instance a remis Amnesty à sa place à travers un long communiqué, publié en cette fin de journée du lundi 14 septembre 2020.

La plus haute autorité judiciaire du Maroc dénonce le recours de l’ONG à l’exagération de certaines actions judiciaires des plus ordinaires et à sa façon caricaturale de dénaturer certains faits pour tenter d’influencer la justice marocaine.

 

Renvoyant Amnesty à l’Article 109 de la Constitution, le Conseil lui rappelle que le pouvoir judiciaire est totalement indépendant de l’Exécutif. Une règle qui semble avoir échappé à l’ONG qui avait incité ses sympathisant, à travers son dernier appel, à bombarder le chef de gouvernement de courriers pour qu’il intervienne dans l’affaire Omar Radi.

«Cette attitude est indigne d’une ONG qui prétend défendre les droits et libertés légitimes des individus et des groupes», s’indigne le conseil dans son communiqué. La haute instance judiciaire lui rappelle que la Défense des droits des gens ne doit pas passer des tentatives d’influencer et d’affaiblir la justice, mais en en soutenant l’indépendance et en en renforçant la confiance.

 

En respectant la confidentialité de l’instruction de l’affaire Omar Radi, le conseil explique que ce dernier n’est pas poursuivi en sa qualité de journaliste dans l’affaire de viol et n’a pas été non plus interrogé en cette qualité dans l’affaire de l’atteinte à la sécurité extérieure du pays. «Ce sont des faits de droit commun qui sont passibles de peines prévues par l’arsenal juridique du Royaume et qu’instruit actuellement, en toute indépendance, un juge près la Cour d’appel de Casablanca», souligne le Conseil.

En affirmant que les juridictions du monde entier peuvent recourir à de multiples convocation dans leur quête de la vérité, la haute instance montre que c’est une pure contre-vérité qu’avance Amnesty en faisant croire qu’il y aurait un quelconque «harcèlement judiciaire» à l’encontre de Radi. Ce dernier jouit de tous ses droits lui garantissant un procès équitable, précise le Conseil.

 

La loi c’est la loi

Avant l'affaire du viol présumé, Omar Radi, fait savoir le Conseil, a été déféré auparavant devant la justice à deux reprises, la première fois en raison d’un tweet sur son compte personnel dans lequel il a menacé un magistrat et incité à son agression à cause d’un jugement qu’il a rendu, et la seconde à cause d’une altercation dont il avait été impliqué, en état d’ébriété, avec un de ses amis d’une part, et une autre personne, de l’autre, au cours de laquelle a eu lieu un échange de violence.

Dans tous ces affaires, ni la qualité de l’individu concerné en tant que journaliste, ni ses écrits et les enquêtes journalistiques qu’il avait publiées n’ont aucun lien avec ses poursuites en justice, ni les précédentes ni celles en cours. "C’est pourquoi le Conseil s’étonne de la persistance du communiqué d'Amnesty à focaliser sur le travail journalistique de l’accusé sans justification aucune".

En assurant que la Justice continuera à faire son travail, sans se laisser influencer par une quelconque pression, le Conseil dénonce les campagnes médiatiques menées par Amnesty contre le Maroc et ses institutions. La haute instance exhorte l’ONG à cesser de tels actes.

Le Conseil s’adresse à la fin de con communiqué aux magistrats pour leur demander de continuer à accomplir leur noble mission au service de la justice.