Face au silence coupable de la communauté internationale et des Associations de défense des droits de l’Homme après le récent double crime commis à Tindouf par des éléments de l’armée algérienne, des ONG sahraouies marocaines s’indignent.

 

La Fondation sahraouie Nouvelle génération pour le développement humain et le Centre sahraoui d'études et de recherches sur le développement et les droits de l'homme dénoncent, chacune dans un communiqué publié mercredi 21 octobre 2020, les terribles assassinats commis par des militaires appartenant à l’armée algérienne dont ont été victimes Moha Ould Hamdi Ould Sweilm et Ali Idrissi. Pour rappel, ces deux jeunes Sahraouis ont été brûlé vifs par un groupe de militaires algériens, alors qu’ils ne faisaient que chercher, désespérément, quelques introuvables paillettes d’or pour survivre.

«Dans son communiqué, la Fondation Nouvelle génération pour le développement humain exprime sa profonde consternation à la suite cet acte criminel et barbare, qui bafoue tous les principes moraux et les droits humains universels», proteste l’ONG sahraouie. L’ONG lance un appel aux autorités judiciaires algériennes compétentes pour qu’une enquête soit ouverte dans les plus brefs délais et pour que des poursuites soient engagées contre les militaires algériens incriminés dans ces terribles assassinats. Connaissant bien ces autorités, les auteurs du communiqué insistent sur la présence d’observateurs internationaux.

Des crimes quotidiens dans les camps de la honte

La Fondation exprime aussi son inquiétude face à la dégradation de la qualité de vie, déjà déplorable, menée par les «séquestrés dans les camps de Tindouf et l’avenir spolié de la jeunesse sahraouie dans les camps». L’ONG regrette que les jeunes séquestrés se trouvent dans l’incapacité de rêver, de se projeter ou d’aspirer à un avenir décent, et dans le contexte de ce drame, de jouir du droit à la vie, droit le plus élémentaire qui puisse exister.

Par ailleurs, la Fondation sahraouie «Nouvelle génération pour le développement humain» appelle les instances internationales des droits de l’homme à dénoncer ces actes barbares, et à prendre part aux investigations qui s’imposent. «Ces actes criminels sont le résultats de l’existence d’un territoire de non-droit, où des réfugiés non-recensés sont emprisonnés depuis quatre décennies. Le HCR doit prendre ses responsabilités et intervenir pour protéger ces populations et leur garantir, au moins, le droit le plus élémentaire, le droit à la vie», conclut la Fondation.

De son côté, déplorant l’exécution brutale de civils sahraouis en Algérie, le Centre sahraoui d'études et de recherches sur le développement et les droits de l'Homme souligne que dans les camps de Tindouf, même le droit élémentaire à la vie est n’est pas respectée.

Préserver le droit à la vie

«Contrairement aux règles onusiennes contre les exécutions arbitraires qui sont des violations graves des droits de l’Homme et défiant les principes fondamentaux internationaux pour la préservation du droit à la vie comme l'un des droits les plus importants, les autorités algériennes continue de violer ce droit et exécute des militants pacifiques», regrette le Centre. Il joint à sa ferme dénonciation un appel aux entités des Nations Unies concernées, au Haut-Commissaire pour les réfugiés, au Haut-commissaire aux droits de l'Homme et à la communauté internationale d'assumer leurs responsabilités et d'ouvrir une enquête pour élucider ce crime horrible et appliquer les normes internationales de base pour protéger les séquestrés Sahraouis à Tindouf. Certains parmi ces derniers ayant été témoin du double horrible assassinat, prévient le Centre, ont été menacés par des éléments de la «police secrète algérienne» pour les obliger à se taire.

Avec la même désolation exprimée par la Fondation sahraouie Nouvelle génération pour le développement humain, le Centre sahraoui d'études et de recherches sur le développement et les droits de l'homme montrent l’évidence de la responsabilité de l’Algérie dans ces crimes qui s’ajoutent à bien d’autres et qui ne doivent pas continuer à être couverts par le silence et par l’impunité.