La compagnie sud-africaine controversée "Bosasa" est impliquée dans de vastes activités de corruption avec l'aide de politiciens, de syndicalistes et de responsables du secteur privé, a révélé la troisième partie du rapport de la Commission d’enquête sur la corruption, publiée cette semaine.

"Bosasa était une entreprise dirigée sur la base de pratiques de corruption généralisées", affirme d’emblée le rapport qui a été remis au président sud-africain Cyril Ramaphosa, notant qu’un grand nombre de responsables au sein de l'entreprise ont été impliqués dans les pratiques de corruption et de capture d’État.

Selon le document, "les preuves ont révélé que la corruption était la façon de faire de Bosasa. La compagnie a largement soudoyé des politiciens, des représentants du gouvernement, l’ex-président Jacob Zuma et d'autres".

"Le groupe Bosasa, à travers son directeur général, Gavin Watson, son directeur des opérations, Angelo Agrizzi et ses administrateurs dirigeaient l'ensemble des activités sur la base d'une corruption généralisée, de pots-de-vin et de fraude", lit-on dans le rapport.

Il révèle également que le témoignage de M. Agrizzi a montré que Bosasa dépensait des millions de rands pour soudoyer des fonctionnaires et des politiciens qui pourraient les aider à remporter des appels d'offres.

"L'entreprise avait ses tentacules corrompus même dans le secteur privé, car elle a remporté un appel d'offres de restauration à la compagnie pétrolière Sasol par des moyens corrompus", poursuit le rapport.

Il explique qu’en 2001, la compagnie a fait appel à un responsable au sein du Syndicat des travailleurs du bois et des travailleurs connexes de l'énergie chimique et du papier (Ceppwawu) qui aurait créé un "arrêt de travail" à Sasol afin que l'entreprise puisse être forcée de lancer l'appel d'offres.

Cette troisième partie du rapport sur la capture de l'État, qui se compose de quatre volumes, compte plus de 1000 pages et couvre les témoignages entendus par la Commission concernant le groupe d'entreprises Bosasa.

La deuxième partie du rapport de la Commission, rendue public début février dernier, a établi que le racket, le blanchiment d'argent, la fraude, les pots-de-vin, la corruption et de nombreux autres crimes financiers étaient à l'ordre du jour dans la compagnie des ports et du transport ferroviaire de marchandises "Transnet" qui servait de moteur à l'économie du pays.