Dans le cadre de la 50e session du Conseil des droits de l'homme, une réunion et un débat ont eu lieu à Genève, le 14 juin dernier, sur la promotion et la protection des droits des l'enfant dans les zones de conflit : situation des enfants soldats. Cette rencontre a été organisée conjointement à l'initiative de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), et la Commission Indépendante du Réseau pour les droits de l’homme en Afrique du Nord (CIDHN).

La rencontre a réuni 40 participants en présentiel et en ligne, y compris des organisations de la société civile, des journalistes, des experts, des militants des droits de l'homme, des chercheurs et diplomates. Ils ont analysé dans le détail la faiblesse de la promotion et de la protection des droits de l'enfant dans les zones de conflit.

D'une part, les causes profondes du recrutement et de la conscription forcée d'enfants dans les conflits en Afrique et en Asie, principalement dans la région du Sahel; à l'Est de la République Démocratique du Congo; en République centre africaine, au Mali, en Somalie, en Afghanistan (Baloutchistan), en Syrie, en Irak, au Yémen et en Ukraine.

Les participants ont particulièrement attiré l'attention sur les conséquences négatives des madrasas dans l'endoctrinement des enfants en violation de leur droit à l'éducation en Afghanistan, au Pakistan, ainsi que dans les camps de Tindouf.

Les participants ont constaté la persistance, depuis l'adoption de la Convention internationale relative aux droits des l'Enfant, de graves violations de ces droits notamment par le meurtre, le recrutement, la mutilation ou le déni de l'accès aux services humanitaires.

La réunion a souligné l'importance de la promotion des bonnes pratiques en matière de protection et réintégration des enfants soldats. Face au défi de la protection, les participants ont appelé à l'adoption d'une politique préventive stratégique à travers le suivi, l'éducation, ainsi que la protection des écoles pendant les conflits armés.

Les participants ont également appelé à la vulgarisation, à travers une campagne de sensibilisation de la Charte africaine sur les Droits et bien-être de l'enfant, la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant et la mise en œuvre du Protocole facultatif concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés et la vente, la prostitution, la pornographie impliquant des enfants.

Les participants ont demandé le renforcement des mécanismes de suivi et encouragé le développement de réseaux d'organisations de la société civile dans le domaine du plaidoyer pour la cause des enfants.

Il a été décidé de soumettre une communication écrite à la 51ème session du Conseil des droits de l’homme afin de sensibiliser les États membres du Conseil à intégrer la question de la protection des enfants dans les débats du Conseil.

Face aux insuffisances des politiques publiques en matière de protection, la réunion a décidé d'organiser une coalition d'organisations de la société civile en vue de soutenir une initiative concernant l'adoption, par l'Assemblée générale des Nations Unies, de la décennie internationale pour lutter contre les abus et l'utilisation des enfants dans les conflits.