Afin de faire face à une conjoncture économique très austère la Banque Centrale Nigériane a décidé de limiter les retraits d’espèce des populations à compter de janvier 2023.

La nouvelle a fait l’effet d’une douche froide. Dès le 9 janvier les citoyens ne pourront plus retirer au-delà de 45 dollars par jour pour pourvoir à leurs besoins. Les personnes morales (entreprises, corporations) tourneront, elles, autour de 1125 dollars par semaine. Les distributeurs automatiques seront qui plus est alimentés uniquement en petites coupures. La stratégie vise à limiter la casse dans un pays en proie à une terrible inflation et à la chute du cours de sa monnaie nationale.

Seul hic, les nigérians ne l’entendent pas de cette oreille. Interrogés par la BBC, beaucoup ont exprimé leur frustration et leur colère face à une situation qui les desservira au quotidien. « Si un client vient m’acheter une marchandise qui coûte plus que 45 dollars, comment cela va se passer ? Il devra me payer en deux fois ? Revenir le lendemain ? Ce sera très difficile » a déclaré une commerçante soucieuse des mois à venir.

Pour la plupart des gens, la mise en application d’une politique monétaire restrictive posera des difficultés. « Au départ l’idée est bonne, c’est la manière de l’exécuter qui laisse à désirer, sachant qu’en plus nous devrons principalement nous appuyer sur la technologie numérique dans un pays où disposer d’un réseau internet stable est une affaire compliquée… » a avancé un chef d’entreprise. Face à l’agitation montante, des parlementaires ont pris le parti de demander l’annulation de la décision en question. A moins d’un mois de son entrée en vigueur, les auspices ne laissent que peu de place à l’optimisme.