La cinéaste burkinabé a encore fait un passage remarqué au FESPACO où elle a reçu un énième trophée. Son 5ème long-métrage raconte une femme au présent décomposé.

Sira est un film dur, qu’on se le dise. Une histoire comme Apolline Traoré aime les raconter, faite de douleurs et de résilience, mais d’espoir aussi. Cette cinquième œuvre qui lui a valu l’Etalon d’argent au FESPACO est un coup de poing à l’estomac, que l’on tente de calmer rapidement pour connaitre la suite.

Le terrorisme dans le Sahel plante le décor de la fiction. Sira a vécu la haine et la violence jusque dans sa chair. Violée, privée de sa famille elle veut une revanche exemplaire contre ceux qui lui ont tout pris. Forte et dotée d’une volonté de fer, l’héroïne se bat pour trouver la paix. Une femme dans un environnent fait pour les hommes et défait par eux.

« C’était important de marcher sur les pas du personnage central, d’analyser son ressenti, de voir à travers ses yeux. Depuis le commencement des actes terroriste au Burkina Faso, l’armée et les politiciens sont sous les projecteurs, quid des femmes ? » Récompensée du second prix, (le premier étant revenu au Tunisien Youssef Chebbi pour Achkal), Apolline Traoré a su générer l’émotion du public comme d’habitude et susciter une vraie réflexion sur les problématiques du pays.