La semaine boursière a été bonne et a bien absorbé la hausse de la fin de semaine dernière. Sur six jours, les indices européens et américains gagnent 2%, une progression très largement amplifiée à Kabuto-Cho par l'indice Nikkei 225 japonais (+7 %). Les tendances se sont prolongées sur le marché des changes – le dollar a pris 2% face à l'euro ce qui porte à 10% sa hausse depuis le début de l'année– et sur celui de l'énergie – recul de 4% du baril de brent, qui perd 25% depuis janvier.
Le flegme apparent des investisseurs contraste avec une actualité très fournie. En premier lieu, les élections législatives américaines qui mettent sous la coupe de la majorité républicaine les initiatives que l'administration Obama pourrait prendre. Une action politique imposant des consensus à Washington ne fait pas vraiment peur, d'autant que le grand affrontement de l'année dernière à la même époque sur le plafond de la dette fédérale n'a plus braiment lieu d'être. La croissance a en effet ramené le déficit à moins de 3% du produit intérieur brut.
Le deuxième grand rendez-vous de la semaine était donné à Francfort, à l'occasion de la réunion mensuelle des gouverneurs composant le comité de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne. Alors qu'on craignait un affrontement entre les colombes (qui prônent une accélération du programme d'injections monétaires) et les faucons (désireux de contenir ces fameuses mesures « non conventionnelles »), le président Mario Draghi a pu faire état d'une unanimité stratégique. Avec un certain humour, il a déclaré lors de la conférence de presse suivant la réunion que « le dîner (de la veille) s'était mieux passé qu'il ne le craignait ».
L'objectif de faire passer le bilan de la banque centrale de 2.000 milliards d'euros à 3.000 milliards est réaffirmé et, bien que les mesures pratiques pour aller au-delà de ce qui est annoncé et permettent un redémarrage du marché du crédit ne soient pas détaillées, l'application du plan de relance et de lutte contre la déflation ne fait guère de doutes. L'union bancaire qui est une réalité européenne depuis dix jours a renforcé les pouvoirs de la BCE et elle a les moyens d'imposer sa vision.
Trois concepts directeurs
Les investisseurs trouvent de la visibilité et c'est un retour aux fondamentaux qui est perceptible sur les marchés. La croissance américaine confirmée, sur la base d'indicateurs avancés très positifs, la modération des prix de l'énergie et la poursuite de la publication des résultats des entreprises au troisième trimestre sont autant d'occasions d'arbitrages positifs. D'une façon générale, tout en restant assez volatiles, les Bourses ont à nouveau tendance à profiter des bonnes nouvelles et à limiter les effets de celles qui sont mauvaises.
Les niveaux de valorisation élevés incitent cependant à une grande rigueur dans le choix des actions, qui doivent composer la majorité des portefeuilles (entre 55 et 100 % suivant le profil de l'investisseur). Les concepts de croissance américaine, de dollar fort et de pétrole peu cher sont des bases solides, qui n'excluent pas des paris sur des secteurs cycliques, à l'exemple des cimentières (Lafarge) ou même des sidérurgiques (Arcelor).
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