La commune de Metz-Tessy constitue une partie du décor d’une pièce qui se joue au niveau national. Elle accueille sur son sol un des quatre laboratoires français de qualification biologique du don du sang. En effet, ces laboratoires qui étaient jadis au nombre de 14 (chacun dépendait chacun d’un établissement régional) sont désormais quatre. Et celui de Metz-Tessy en fait partie. Les autres sont à Montpellier, Lille et Angers. Sur la plateforme haut-savoyarde arrivent désormais des dons qui viennent d’Alsace, de Bourgogne, de Franche-Comté, de Lorraine, de Champagne et de Rhônes-Alpes. Soit 2 500 à 3 000 dons par jour. Ses 60 salariés peuvent en analyser 3 800 en cas de crise (soit 19 000 tubes). Et depuis septembre, elle a trouvé son rythme de croisière, après plusieurs mois d’intenses travaux.
Des enjeux de rapidité et de sécurité
C’est donc ici que sont passés au crible les tubes issus des poches des donneurs qui seront ensuite transfusées aux malades.
Ce laboratoire est une sorte de grand centre de contrôle qui permet de vérifier que les poches (restées sur place) pourront être utilisées par les établissements de santé. La France compte 1 600 000 donneurs. D’où de grands enjeux de rapidité et de sécurité pour les centres de qualification.
Pourquoi le centre de Metz-Tessy, créé en 1997, a-t-il été retenu pour faire partie des quatre structures qui officient sur le territoire ? Tout simplement parce les caractéristiques architecturales du bâtiment se prêtait à ces évolutions et que sa proximité avec les autoroutes facilitaient l’arrivée des tubes par navettes.
Par ailleurs, ce regroupement (qui avait agité les syndicats au moment de son lancement en 2010 à cause des mutations et reclassements) avait pour objectif de générer des économies. Le président national de l’EFT, établissement français du sang, François Touas, les estimait hier à 12 millions d’euros par an, soit un gain d’efficience de 15 %.
Des éléments qu’il a livrés hier lors de l’inauguration officielle du centre, avec visites des laboratoires à l’appui. C’est ainsi que professionnels de santé et élus ont défilé devant les 30 automates chargés des analyses.
De véritables machines de guerre technologiques, chargées de détecter la moindre anomalie, capables de très fortes cadences, en flux continue. Un automate peut livrer 160 résultats par heure et s’auto-contrôler en permanence.
Reçu le matin vers 5h30, chaque tube (5 sont prélevés par don) fait l’objet d’au moins 15 analyses. Ce qui veut dire que le centre de Metz-Tessy effectue par an plus de 9 millions d’analyses en immunohématologie, sérologie et biologie moléculaire.
Certains résultats doivent être livrés en priorité. Les tubes urgents, qui représentent la moitié de ceux reçus le matin, peuvent être entièrement qualifiés dès 14 h 30.
Une véritable course contre la montre qui peut aussi se corser lorsqu’il s’agit de pourvoir aux éventuelles défaillances d’un des trois autres centres. Dans le cadre d’un PCA (plan de continuité d’activité), le centre de Metz-Tessy, a dû traiter récemment (suite à des intempéries) des tubes destinés au laboratoire de Montpellier. Avant ce regroupement, chaque instance utilisait ses propres logiciels. Désormais, les frontières informatiques sont abolies.
Reste à savoir si un jour les laboratoires devront passer de 4 à 2. Hier, les responsables du site de Metz-Tessy ne voulaient pas envisager cette hypothèse, tout au bonheur d’être LE nouveau laboratoire du grand Est.