Mack Sall est indéniablement l'homme fort des négociations qui ont conduit à l'obtention d'un consensus autour du successeur d'Abdou Diouf à la tête de la francophonie. En coulisse, le président sénégalais a convoqué chaque candidat africain pour le convaincre de renoncer au poste tant convoité de Secrétaire général de l'OIF. Il était impératif d'obtenir un consensus pour ne pas aller jusqu'au vote. Le candidat Lionel Lopes, ancien premier ministre du Congo Brazzaville et aujourd'hui ambassadeur à Paris, semblerait avoir été le plus dur à convaincre. L'argument pour le faire céder aurait été l'échec de sa candidature en 2002 au même poste.

La candidate canadienne désignée, Michaëlle Jean, aurait bénéficié du soutien de plusieurs pays d'Afrique de l'ouest. Tel un lot de consolation, la nouvelle Secrétaire générale s'est engagée à désigner, avant mars prochain, un successeur africain à l'administrateur général canadien Clément Duhaime. Les statuts de l'Organisation ne permettent pas que le Secrétaire général et l'administrateur soient de la même nationalité.

Reste à savoir si l'élection d'une candidate canadienne ne laisserait pas un goût amer à une frange des membres de l'OIF qui souhaitaient voir triompher un candidat africain à la tête de l'institution.