La Banque mondiale a promis mardi d'aider davantage le Liberia, pays le plus touché par Ebola, et estimé que l'épidémie pourrait coûter plus de deux milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) à la région. La Banque mondiale a publié son rapport alors que son président, Jim Yong Kim, entame une visite de deux jours en Afrique de l'Ouest pour discuter de l'épidémie qui a déjà fait plus de 6.000 morts en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois pays les plus touchés.

Après avoir rencontré la présidente Ellen Johnson-Sirleaf à Monrovia, Jim Yong Kim a promis une aide supplémentaire au Liberia dans les domaines de la santé, des infrastructures et de l'agriculture sur les 18 prochains mois.

La Banque mondiale, qui a déjà donné 200 millions de dollars au pays, travaille avec le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement, sur de nouvelles aides budgétaires, a dit Jim Yong Kim.

La Banque mondiale a fortement révisé mardi ses perspectives de croissance 2014 et 2015 pour la Sierra Leone et la Guinée par rapport à ses données d'octobre et indiqué que les perspectives s'amélioraient un peu pour le Liberia.

Le produit intérieur brut (PIB) du Liberia affichera une augmentation de seulement 2,2% cette année et non plus de 2,5% comme prévu en octobre et 5,9% avant la crise Ebola, indique la Banque mondiale.

En Sierra Leone, la croissance est désormais estimée à 4%, contre 8% en octobre 11,3% attendu avant la crise.

La Guinée affichera une croissance symbolique de 0,5% contre une prévision de 2,4% en octobre et une prévision de 4,5% avant la crise.

Pour 2015, la Banque mondiale prévoit une contraction du PIB pour la Sierra Leone et la Guinée de respectivement 2% et 0,2%.

Pour le Liberia, la Banque mondiale, qui constate des "signes de progrès" dans la lutte contre l'épidémie, prévoit une croissance 2015 de 3%, contre 1% en octobre, mais qui reste inférieure au taux de 6,8% prévu avant la crise.

Médecins sans frontières (MSF) a estimé mardi que la réponse internationale à l'épidémie était encore insuffisante. Il faut éviter un "double échec", estime l'ONG : une réponse d'abord trop lente et qui devient ensuite inadaptée. (Reuters)