Mauvais temps pour la démocratie et la liberté de la presse en Turquie. Le directeur de la publication de Zaman Ekrem Dumanli et certains de ses collègues ont été placés en garde à vue ou font l'objet d'un mandat de recherche « sur la base d'allégations infondées », annonce le Comité de rédaction du quotidien.

« La liberté de la presse dans notre pays connaît malheureusement depuis quelque temps des entraves ». ce n’est pas Freedom House qui démentirait. L’ONG vient de placer la Turquie dans la catégorie des «pays non libres». « Et ce qui se passe aujourd'hui s'assimile à un grand pas de plus en arrière » commente le Comité.

« Depuis les années 1980, notre groupe de presse s'est fait fort de défendre la liberté, la démocratie, la paix et l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Dans le contexte actuel qui se caractérise par les pressions, les harcèlements du gouvernement contre les journalistes et les médias, nous avons continué à défendre nos positions avec courage et insistance », plaident les journalistes.

Pourquoi donc cette action en justice. Zaman dénonce les affaires de corruption et la dérive autoritaire du régime islamiste turc. La presse libre, dont fait partie Zaman, a fait l'objet de pressions, d'accréditations sélectives, d'intimidations. Certains journalistes ont été expulsés. Des entreprises ont subi des menaces pour ne pas passer de publicité dans les médias d'opposition. « Le sort qui est réservé aujourd'hui à notre groupe et à nos collègues confirme le bien-fondé de nos informations », argumente le Comité de rédaction.