Du 6 au 8 janvier, la secte islamiste Boko Haram a détruit 16 villages, massacré 2000 personnes et près de 20 000 personnes sont en fuite. La ville de Baga et une quinzaine de villages situés au nord-est du pays ont été dévastés par les fanatiques qui ont tué sans discernement. Il s’agirait du massacre “le plus meurtrier de l’histoire de Boko Haram” selon Amnesty International. Un massacre qui viserait à la fois les musulmans, les chrétiens, les camerounais, et les nigérians.

En août dernier, le leader de la secte, Abubakar Shekau, avait annoncé la création d’un “Califat islamique”. Depuis les intégristes se sont emparés de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, où ils sèment la terreur. Baga était la dernière ville qui était encore sous le contrôle du gouvernement national. Désormais, elle a été entièrement rasée.

Certains habitants en fuite ont été poursuivis et abattus par les intégristes alors qu’ils tentaient de gagner la brousse, rapporte Musa Bukar, responsable administratif de cette zone de l’Etat de Borno (AFP). D’autres ont réussi à trouver refuge sur une île du lac Tchad, où ils sont dans une situation périlleuse, sans vivres. Le président nigérian et son armée ont été incapables d’endiguer l’influence de la secte, qui menace désormais le Cameroun voisin.

Lors de son discours du nouvel an devant le corps diplomatique, le président camerounais Paul Biya a ainsi appelé  à “une réponse globale” et à une aide internationale pour leur faire face. Le président nigérian, Goodluck Jonathan, critiqué pour son impuissance face à cette menace, pourrait être mis en difficulté lors de l’élection présidentielle qui aura lieu le 14 février prochain. En un an, Boko Haram a en effet réussi à prendre le contrôle de plus de

20 000 km2 dans le nord-est du pays.