Amnesty International a annoncé lundi le lancement d'une campagne pour la libération de militants détenus au secret en République démocratique du Congo depuis quinze jours. Le 15 mars, les forces de l'ordre congolaises ont arrêté à Kinshasa une trentaine de personnes ayant participé à une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie, parrainée par les États-Unis. Elle était animée par de jeunes Congolais, ainsi que par des militants étrangers: trois Sénégalais et un Burkinabè.

Plusieurs personnes, dont des journalistes et un diplomate américain, ont été relâchées. Le 18 mars, accusés de préparer des "actes de violence" en RDC, les Sénégalais et le Burkinabè ont été expulsés du pays. Le lendemain, six rappeurs congolais ont été libérés.

Lundi, six Congolais au moins étaient encore détenus, dont Fred Bauma, de la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement basé dans l'Est, selon Me Sylvain Lumu, leur défenseur. Me Lumu a porté plainte contre X le 23 mars pour "enlèvement, arrestation arbitraire, détention et perquisitions illégales ainsi que pour violation des droits garantis aux particuliers".

Une mission d'information parlementaire devait commencer à travailler sur cette affaire lundi, pour tenter de déterminer le lieu, les conditions et les raisons de la détention des militants arrêtés.

Les arrestations se sont déroulées dans un climat tendu en RDC, où l'intention prêtée au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin 2016 divise la classe politique jusqu'au sein de la majorité. En janvier, 27 à 42 personnes, selon les sources, ont été tuées (essentiellement à Kinshasa) lors de troubles survenus dans plusieurs villes du pays à l'occasion de l'examen d'une révision de la loi électorale. Promulguée depuis lors, la nouvelle loi risque, selon ses détracteurs, d'entraîner un report de la prochaine présidentielle