Le Zimbabwe ne compte pas renoncer à son projet de vendre des éléphants à l'étranger, malgré les protestations venues du monde entier, car le pays en héberge plus qu'il ne peut en accueillir, a indiqué mercredi le ministre de l'Environnement. "Quelles que soient les inquiétudes infondées concernant les droits des animaux et la question de leur bien-être, le Zimbabwe continuera à capturer et transférer des animaux vivants vers des destinations approuvées, appropriées et acceptables", a déclaré le ministre Sauviour Kasukuwere devant des députés.

L'actrice canado-américaine Pamela Anderson, ex-star de la série américaine "Alerte à Malibu", avait notamment appelé en avril le Zimbabwe à renoncer aux ventes d'éléphanteaux à l'étranger, en écho à un tollé sur les réseaux sociaux.

Le pays dit héberger 80.000 éléphants pour une capacité maximale de 42.000. Mais l'annonce de la vente d'au moins 62 éléphanteaux vers la Chine, la France et les Émirats arabes unis a soulevé une vague de protestations parmi les défenseurs de l'environnement, alors que la survie de l'espèce en Afrique est menacée par le braconnage.

Exporter des éléphants est préférable à l'abattage pour régler le problème de la surpopulation, a relevé M. Kasukuwere, ajoutant que le Zimbabwe avait déjà vendu des animaux à de nombreux pays occidentaux, et notamment à des zoos américains, allemand ou australien.

"Parmi les options possibles pour gérer les éléphants, le Zimbabwe a choisi des méthodes non létales telles que la capture et la relocalisation, y compris les ventes d'animaux vivants et les exportations", a souligné le ministre.

Ces exportations sont légales et suivent les procédures de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (CITES), a-t-il rappelé.

Les produits de la vente de ces éléphants doivent financer le fonctionnement des parcs et réserves zimbabwéens, une partie des fonds revenant aux communautés riveraines, selon le gouvernement.

La direction des parcs nationaux zimbabwéens dit ne pas avoir assez de moyens pour lutter contre les braconniers, qui déciment les éléphants d'Afrique et ont notamment empoisonné au moins 300 pachydermes l'an dernier dans le parc de Hwange (nord-ouest).

AFP