La cour Constitutionnelle sud-africaine a rendu un jugement, jeudi dernier, qui accuse le président Jacob Zuma et le parlement de violation de la Constitution. Du coup le Congrès National Africain (ANC) a sombré dans la crise la plus grave depuis son arrivée au pouvoir en 1994.

La cour a ordonné au président Zuma de rembourser une partie des frais utilisés pour la rénovation très controversée de sa résidence privée, située dans la localité de Nkandla, au KwaZulu Natal, sa province natale.

La cour est allée plus loin pour souligner que J. Zuma et le parlement largement dominé par l'ANC ont violé la loi fondamentale du pays qu'ils sont censés défendre.

Devant la gravité de la situation, les ténors du parti ont convoqué une réunion d'urgence dont rien n’a filtré.

Jusqu'à présent, l'ANC s'est astreint à exprimer son respect pour la décision de la cour Constitutionnelle, tout en soulignant que cette décision fera l'objet d'un examen approfondi eu égard à son caractère grave.

Nombreux sont les analystes qui soulignent que le sort du président semble scellé. Au cœur de scandales à répétition, J. Zuma est plus que jamais contesté non seulement par l'opposition sud-africaine mais également par des membres de l'ANC qui le voient désormais comme un facteur qui pourrait accentuer la dégringolade continue de la popularité de leur formation.

Les hauts responsables de l'ANC savent qu'ils doivent prendre une décision au sujet de l'avenir de J. Zuma à la tête de l'ANC et du pays, indique l'analyste Natasha Marriane, soulignant que tout échec de l'ANC d'agir avec la fermeté souhaitée pourrait plonger tout le pays dans une grave crise politique.