À une dizaine de kilomètres de Bukavu (Sud-Kivu, dans l'est du pays), la prison de Kabare ne reçoit plus assez de vivres pour subvenir aux besoins de ses 300 prisonniers. Pour alerter les autorités, la direction du centre pénitencier a « exposé » lundi 11 septembre, devant son établissement, une vingtaine de prisonniers mourants.

Depuis le début de cette semaine, des vidéos et images effrayantes montrant des hommes en train de déposer plusieurs corps inertes aux portes de la prison de Kabare circulent sur les réseaux sociaux. Sur sa page Facebook, Justin Bahirwe Mutabunga, avocat et coordinateur de l’association congolaise de défense des droits de l’Homme SOS IJM, explique que ce sont des prisonniers « exposés à la pitié des passants pour solliciter leur charité », faute de nourriture dans la prison. Il a été le premier à relayer ces photos, prises par son association.

Le directeur de la prison de Kabare, Danny Kilanga Muyumba, assure à France 24 ne pas « avoir mis en scène cette mascarade ». Pourtant, les images montrent bien des hommes placer les corps à l’entrée de la prison devant des policiers, qui ne semblent pas réagir. Le directeur confirme cependant qu’il y a eu « un petit retard d’approvisionnement » à la prison qui a débouché sur une grave crise sanitaire avec « trois hospitalisations ». « La situation est désormais réglée », conclut-il.

 

Avec agences