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La société civile mais aussi l'opposition dénoncent un coup fatal porté à la transition démocratique tunisienne. Pour Amine Alouche, membre de l'association Al-Bawsala (la boussole), qui observe la vie parlementaire, cette loi encourage l'impunité et le laisser-aller.« Cette loi de réconciliation est un pas en arrière pour les libertés en Tunisie. Elle offre une amnistie, pas une réconciliation. Elle ouvre la voie à la corruption des fonctionnaires comme ces ministres et hauts responsables de l'Etat qui ont servi sous le régime de Ben Ali. Ils étaient impliqués dans un engrenage de fraudes administratives qui a mené, à plusieurs reprises, à des fraudes fiscales et économiques », affirme-t-il.Mais d'un autre point de vue, comme le précise Samir Ladibi, avocat et représentant de Nidaa Tounes : « Cette loi vient s’appliquer aux fonctionnaires qui ne sont pas impliqués dans des affaires de corruption ou de détournements de fonds, et qui ont seulement exécuté des ordres. Ces gens-là sont donc des fonctionnaires qui ont exécuté des ordres ou qui ont fait des petites fautes de gestion ».Cette loi intervient suite à un vaste remaniement - début septembre - au cours duquel d'anciens ministres du président déchu Ben Ali ont rejoint le gouvernement à des postes importants. Un remaniement perçu comme un renforcement de la mainmise du président Beji Caïd Essebsi sur le gouvernement en vue des élections municipales, législatives et présidentielle de 2019.