Le président du Bureau ivoirien de création de l’interprofession du karité a annoncé se rendre prochainement au siège de la FAO, à Rome, pour redorer le blason du karité ivoirien

C’est en Novembre qu’Ali Kéita envisage de se rendre à Rome. Le but en est de souligner, entre autres, la priorité donnée à la certification du karité qui devrait permettre de combattre les acheteurs clandestins et d'inciter les acheteurs à respecter le prix fixé par l'État.

Une campagne terne

Un déplacement qui aura lieu alors que la campagne est plutôt terne, à en croire la Newsletter du forum de l’ONG Rongead. La production de karité est faible en Côte d'Ivoire et les volumes disponibles en baisse par rapport à la même période de la campagne passée.

En septembre 2017, les acheteurs locaux étaient peu actifs sur le terrain, jugeant peu attractifs les prix proposés par les exportateurs. « Les chargements de karité continuent d'arriver au compte-gouttes au port d’Abidjan », rapporte Rongead. Pour ce qui est de la production, la saison des pluies diluviennes s'achève, chose qui facilite davantage l'opération de séchage des amendes.

Les prix relevés sur le terrain par les équipes de Rongead affichent des différences avec ceux rapportés par Ali Keita. Le prix bord champ vaut entre FCFA 75 (€ 0,11) et 100 (€ 0,15) le kilo, les prix portuaires étant de l'ordre de FCFA 135 à 140 (€ 0,21). Le prix du beurre transformé localement est entre FCFA 700 et 800 (€ 1,06-1,22) le kilo.

Des importations européennes en baisse

Keita souhaite donner de la visibilité à cette filière lors de sa présentation à la FAO à Rome, rappelant que 60 à 70% du karité rentre dans la production de la cosmétique, 20% dans la chocolaterie et 10% dans les produits pharmaceutiques.

Toujours selon Rongead, les importations européennes ont accusé une baisse cette dernière campagne contrairement aux achats indiens qui sont demeurés stables. Cumulées, les importations UE et Asie sur la période septembre 2016 à juillet 2017 ont été de 171.132 t, en baisse de 18% par rapport aux 209.492 t sur la même période en 2015/16, selon le spécialiste.

Une filière qui se dynamise depuis la création du Bureau en 2014, selon le responsable. Des présidents régionaux ont été nommés dans les sept zones de production -Boukani, Gontougo, Tchologo, Poro, Bagoué, Denguélé et Hambol- et 42 sociétés coopératives ont été mises en place, avait-il souligné à Fraternité Matin. Jusqu'alors, les femmes - la filière étant essentiellement féminine- étaient en groupement ou en association.