En Afrique le terme d’ancien président n’est pas habituel. Ça existe dans certains pays, mais dans la majorité un ancien président est un président soit mort soit en exil. Le Zimbabwe, lui, enrichit la jurisprudence africaine avec l’ex président roi à vie.  Robert Mugabe qui a été très gentiment exfiltré du palais présidentiel va recevoir 10 millions de dollars comme indemnité de départ, plus un salaire mensuel de 150.000 dollars par mois, et la moitié pour sa femme, selon The Guardian. En outre, il pourra garder son palais. Tout le personnel, les soins de santé, la sécurité, les voyages seront payés par le contribuable. Qu’a-t-il donc fait pour le Zimbabwe ?

Le pays n’a pas de monnaie. En 2000 il fallait 100 milliards de dollars zimbabwéens pour acheter un pain. Il arrive que les citoyens passent la nuit devant les banques pour espérer récupérer un peu de cash le lendemain matin, avant les autres.

En 2016 la récolte de blé n’a pas dépassé le 1/16ème de celles des années 90; 80% des Zimbabwéens dépendent de l’aide alimentaire et le taux de chômage crève le plafond des 90%. Aucun pays n'a jamais affiché de tels chiffres.

Si Grace Mugabe a mérité ses 75.000 dollars américains par mois, ce n’est pas par hasard. Elle a toujours trouvé des solutions financières innovantes. Par exemple,  en 2016, elle avait proposé de rembourser du matériel militaire avec des éléphanteaux, des tigres, des hyènes et une girafe.