Ahmed Abdallah Sambi, ex-président des Comores, a été entendu mardi à son domicile par des enquêteurs dans une affaire de détournement de fonds.

Les enquêteurs de la gendarmerie nationale ont auditionné l’ancien président pendant près de cinq heures, a déclaré mardi le procureur de la République de Moroni, Mohamed Abdou. «Rien n'est définitif, l'enquête continue afin de savoir ce qui s'est réellement passé s'agissant de ce programme de citoyenneté économique», a souligné le magistrat, précisant que l’enquête ne fait que commencer.

Sambi et onze autres personnes, dont notamment l’ex-président Ikililou Dhoinine ainsi que d’anciens vice-présidents et d'anciens ministres, font l’objet d’une poursuite judiciaire pour détournement de fonds. L’affaire remonte à 2008, lorsque Sambi, alors président, a lancé le programme de la «citoyenneté économique», qui consistait à accorder la nationalité comorienne à 4.000 familles apatrides du Koweït et des Emirats arabes unis en échange d’investissements de ces deux pays dans l’archipel.

Cependant, un rapport parlementaire publié le 11 avril dernier a fait état de la disparition de 971 millions de dollars de recettes depuis le lancement de l’initiative. La responsabilité de Sambi et de son successeur Dhoinine a été pointée du doigt, ainsi que l’entreprise belge qui a édité les passeports.