L’Assemblée nationale burkinabé a adopté jeudi un projet de loi portant Code pénal, en vertu duquel la peine de mort est désormais abolie dans le pays.

L’adoption de ce projet de loi avec 83 voix pour et 42 contre permettra ainsi au Burkina Faso de rejoindre la liste des pays ayant supprimé la peine de mort dans leur arsenal juridique. Dans le pays, plusieurs personnes sont condamnées à la peine capitale. A Bobo-Dioulasso, deuxième grande ville du pays, trois détenus à la Maison d’arrêt et de correction attendent toujours leur "exécution".

Selon le ministre burkinabè de la Justice, René Bagoro, l’objectif général de l’adoption d’un nouveau Code pénal "était de mettre à la disposition des praticiens du droit et des justiciables un arsenal actualisé et moderne pour une justice plus crédible, équitable, accessible et efficace dans l’application de la loi pénale".

Outre l’abolition de la peine de mort, a-t-il indiqué, le nouveau Code pénal a pris en compte plusieurs insuffisances, précisant qu’il s’agit, entre autres, des incriminations découlant des nouveaux instruments internationaux relatifs à la lutte contre la criminalité transnationale organisée, du terrorisme, de la corruption, des différents textes nationaux comportant des dispositions pénales et de la révision à la hausse du quantum des peines d’emprisonnement et d’amende.

Ce Code prend également en considération l’incrimination des faits constituant des violences faites à la femme, à la jeune fille et à l’enfant, conformément à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a ajouté M. Bagoro, relayé vendredi par des médias ouagalais.

Il a relevé que le nouveau Code pénal permettra, en outre, d’assurer un meilleur cadre pour la paix et la sécurité. "Ce nouveau Code pénal actualisé permettra d’assurer un meilleur cadre de sécurité à même de renforcer la lutte contre l’impunité et la criminalité liée à la fracture numérique et d’offrir aux investissements un environnement des affaires juridiquement sécurisé", a-t-il fait remarquer.

Cependant, le groupe parlementaire de l’Union parlementaire pour le progrès et celui du Congrès pour la démocratie et le progrès (opposition) n’ont pas donné leur caution au présent projet de loi, estimant que l’abolition de la peine de mort "ne favorise pas le développement institutionnel" au Burkina Faso.

 

Avec MAP