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Yémen : Les EAU allègent les dégâts que la guerre USA-Iran aggrave et que l'UE l'occulte
La Cour internationale de justice (CIJ) vient d’ordonner (3 octobre 2018) aux Américains de suspendre certaines sanctions contre l'Iran. L’organe judiciaire des Nations unies exige la levée de l’embargo américain sur «l'importation et à l'achat de biens nécessaires à des fins humanitaires» et «à la sécurité de l'aviation civile». Cela va des «médicaments et matériel médical» aux «denrées alimentaires et de produits agricoles», en passant par «les pièces détachées nécessaires à la sécurité de l'aviation civile».
Si cette décision est perçue par les dirigeants iraniens comme une victoire, les Américains ne la considère pas plus qu’une lapalissade. Y voyant une «défaite pour l'Iran», Mike Pompeo assure que les États-Unis veillent déjà à ce que les biens humanitaires soient épargnés. Le chef de la diplomatie américaine estime que la juridiction onusienne n’a rien fait d’autre que rejeter toutes les requêtes sans fondement de l'Iran qui réclame, en vain, une suspension globale des sanctions américaines.Les quinze juges de la CIJ n’y ont rien changé, le rétablissement complet des sanctions américaines est entré en vigueur le 4 novembre. Les transactions financières avec le pays des mollahs sont bloquées ainsi que les importations de matières premières, de voitures et d’aviosn et des pièces de rechange nécessaires à ces secteurs.Le triomphe de l’administration américaine n’est pas sans conséquence sur la lutte contre le terrorisme. C’est ce que relève Foreign Policy. Citant des spécialistes américains, le magazine bimestriel US estime que les sanctions qui frappent l’Iran ne font que renforcer la garde républicaine iranienne. C’est cette armée qui contrôle l’économie parallèle et les différents trafics. Grâce à l’embargo, ses caisses se remplissent chaque jour davantage et son pouvoir aussi. Dans le voisinage de l’Iran, des groupes terroristes comme les Houtis vivent de ses aides financières et logistiques et aussi loin qu’au Maghreb, le polisario en bénéficie également. Ici et là, le but est le même, les Iraniens veulent étendre leur influence en investissant gros dans la déstabilisation.Si le Maroc leur barre la route au Maghreb, il en est tout autrement dans les zones fragilisées par les conflits comme en Irak, en Syrie ou encore au Yémen. Dans ce pays, encore hier, vendredi 5 octobre 2018, une femme a été tuée et plusieurs autres gravement blessées. Et encore une fois, apprend-on d’acteurs associatifs, ce sont des milices houthies qui ont tiré trois obus au hasard sur le camp de Béni Jaber dans le district d'Al-Khokha, Hodeïdah. Cet acte a été aussitôt dénoncé par les bénévoles qui viennent au secours des familles yéménites désemparées. Ils condamnant avec véhémence de tels crimes qui constituent une flagrante violation de toutes les conventions des droits de l'homme et des principes du droit international. Leurs cris de colère s’adressent à la communauté internationale et l’ONU qui ne semble guère prêter la moindre attention à cette catastrophe. Pendant ce temps, les terroristes houthis poursuivent leurs crimes et font tout pour paralyser tous les efforts déployés par les humanitaires pour faire face aux souffrances quotidiennes du peuple yéménite.L’Union européenne, d’habitude sensible aux catastrophes humanitaires, est, elle aussi, aux abonnés absents. En revanche, les Émiratis restent les premiers pourvoyeurs des aides aux Yéménites.