Désormais défaits sur le champ de bataille, les Houtis semblent lever le drapeau blanc. Après le rendez-vous qu’ils ont manqués en septembre dernier à Genève, ils ont annoncé dernièrement leur décision de participer aux consultations pour la paix au Yémen qui devraient se dérouler incessamment à Stockholm sous l’égide de l’ONU.

Ce revirement ne leurre pas les observateurs qui sont aux faits des derniers développement sur le terrain. Les rebelles houtis, soutenus par l’Iran, savent maintenant qu’ils ont perdu définitivement le contrôle de Hodeida, à l’ouest du Yémen. Les forces gouvernementales, avec l’appui de la coalition, privent ainsi ces miliciens de l’accès stratégique au port de cette ville. Situé sur la mer Rouge, ce port constitue non seulement le principal point d'entrée des importations et de l'aide internationale destinée aux Yéménites, mais aussi le principal point de contact avec l’Iran. Donc, les Houtis n’ont plus d’autre choix que de changer maintenant de position en adhérant au processus de paix. D’ailleurs, un vent de scission souffle sur la milice puisqu’une partie de ses bataillons cherche désormais à regagner les forces gouvernementales. Les miliciens deviennent indésirables à Sanaa et même dans leur propre bastion à Saada, la division est à son comble.

De toute évidence, ce n’est pas par amour de la paix que les Houtis agitent le drapeau blanc, mais pour tenter de garder une place à Saada. Preuve de sa bonne intention, la coalition vient d’autoriser, ce lundi 3 décembre 2018, l’évacuation vers Oman des nombreux blessés houtis, sous supervision onusienne, mais la prudence s’impose, conseillent de fins connaisseurs du dossier. Désormais les Houthis, affidés à l’Iran, constituent la nouvelle milice iranienne de la péninsule arabique. Vus ainsi, ils ne seront aucunement acceptés par les habitants de la région. Le véritable enjeu sera d’annihiler la nouvelle influence iranienne. Il y va de la sécurité et la stabilité du monde.