Le président Nigérian, Muhammadu Buhari, va dépêcher un envoyé spécial en Afrique du Sud pour exprimer ses vives préoccupations suite aux violences xénophobes qui ciblent les ressortissants nigérians dans le pays arc-en-ciel.

Selon les médias, l’envoyé nigérian, attendu jeudi à Pretoria, devra rencontrer le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et d’autres responsables.

Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, avait convoqué l’ambassadeur sud-africain au Nigeria pour lui exprimer la colère d’Abuja suite aux attaques qui se sont intensifiées depuis le 29 août dernier.

Le chef de la diplomatie nigériane avait menacé que son pays allait prendre «des mesures définitives» pour protéger les citoyens nigérians établis en Afrique du Sud contre les actes criminels. Onyeama a pointé du doigt l’intervention «inefficace» de la police sud-africaine.

En 2015, le Nigeria avait rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud suite à des violences xénophobes contre des ressortissants africains et nigérians.

Sur les médias sociaux, les Nigérians ont appelé au boycott des compagnies sud-africaines implantées dans leur pays, dont l’opérateur de la téléphonie mobile, MTN.

L'union africaine (UA) a condamné les violences, qui ont fait cinq morts. «Nous appelons à des mesures immédiates pour protéger la vie des personnes et leurs biens et garantir que les responsables des violences répondent de leurs actes», a dit Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA.

Après un silence qui a soulevé des interrogations, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné, mardi, les violences, tout en mettant en garde contre des actes de représailles contre les ressortissants sud-africains établis à l’étranger. «Rien ne justifie les attaques contre les étrangers. Nous devons avec respect envers les personnes originaires d’autres pays», a dit Ramaphosa dans une vidéo publiée sur son compte twitter.

L'opposant sud-africain Julius Malema a également condamné les violences:

Les violences contre les étrangers sont récurrentes en Afrique du Sud. En 2008, 62 ressortissants subsahariens ont été tués par des Sud-Africains emportés par la haine xénophobe. En 2015, une nouvelle vague a emporté le pays faisant une dizaine de morts dont certains torturés et brulés vifs.

Des milliers d’Africains ayant eu la chance de fuir ces violences, ont été humiliés, déplacés et chassés du pays.

 

Avec MAP