La Semaine Méditerranéenne des Leaders Économiques, la MedaWeek Barcelona, a clôturé sa 13ème édition avec une participation totale de 1280 participants internationaux, indique un communiqué.

L’économie durable, l’incorporation du talent féminin dans l’économie régionale et l’ouverture du marché africain aux entreprises méditerranéennes ont été les axes déterminants de l’événement économique méditerranéen de référence.

Pendant ces trois jours consécutifs (les 20, 21 et 22 novembre), des hommes et femmes d’affaires, des entrepreneurs, des représentants du secteur privé, des autorités gouvernementales, des chambres de commerce et des organisations économiques, se sont réunis à Barcelone pour participer aux activités dans le cadre de la MedaWeek Barcelona. Une rencontre qui se célèbre depuis plus de dix ans à la Casa Llotja de Mar, par l’Association des Chambres de Commerces et d’Industries de la Méditerranée (ASCAME), la Chambre de Commerce de Barcelona, l’Union pour la Méditerranée, l’Institut Européen de la Méditerranée et le Consorci de la Zona Franca de Barcelona.

L’édition 2019 de la MedaWeek Barcelona, sous le slogan « Une nouvelle Aube pour la Méditerranée », a été le point de départ des événements qui se tiendront en 2020, à l’occasion du 25ème  anniversaire de la Déclaration de Barcelone. « Il est temps de rassembler les continents à travers la Méditerranée en tant qu’axe d’intégration entre l’Europe et l’Afrique », a affirmé Anwar Zibaoui, le Coordinateur Général de l’ASCAME, à l’ouverture officielle de l’événement. « Notre diversité est une richesse et, par conséquent, nous devons unir les continents à travers une mer, dont tous les peuples peuvent être fiers », a-t-il ajouté. « Ce n’est qu’avec une Méditerranée unie que nous serons plus forts », a souligné Ahmed M. El Wakil, Président de l’ASCAME. « Ensemble, nous pouvons dépasser les frontières de la Méditerranée et promouvoir la création d’emplois et l’augmentation des investissements dans la région ». Dans le même sens, le Président de la Chambre de Commerce de Barcelona, Joan Canadell, a expliqué que « le rôle de l’Union Européenne a récemment été limité et doit être renforcé afin de créer une nouvelle marge de coopération conduisant à une région Méditerranéenne globale et compétitive, qui soit le nouvel axe du monde ».

L’un des forums avec le plus de participation a été le « Forum pour le Développement Économique d'une Nouvelle Afrique », qui a servi de plate-forme pour renforcer les relations entre la Méditerranée et l’Afrique. Mohamed Methgal, Ambassadeur et Directeur Générale de l’Agence Internationale Marocaine de Coopération, a expliqué que « le Maroc est devenu le deuxième investisseur en Afrique, multipliant par 6 nos échanges commerciaux, qui s’élèvent maintenant à 4,5 milliards de dollars. L’Europe devrait regarder plus au sud ».

Abdou Soleye Diop, Directeur Associé de Mazars, a déclaré que « tout le monde parle des opportunités que génère et créera à l’avenir le continent africain » et, bien que « l’Afrique était considérée jusqu’à présent comme la main-d’œuvre mondiale, une mine de ressources naturelles et des millions de potentiels consommateurs », elle est cependant « un territoire sur lequel se produit une croissance bénéfique pour la population à long terme ».

Autre grand pari de la Semaine Méditerranéenne des Leaders Économiques de cette année a été le sujet de la durabilité du « Sommet Méditerranéen sur la Durabilité », qui a permis de sensibiliser le secteur privé à l'importance de la mise en œuvre d'économies durables dans la région, plus affectée par le changement climatique. Milena Angelova, Vice-Présidente du Comité Économique et Social Européen, a notamment souligné l'importance des stratégies d'économie circulaire dans les villes, pour atteindre les Objectifs de Développement Durables à l'horizon 2030. « Les villes sont des leaders dans l'économie circulaire, permettant un développement plus durable de leurs communautés et offrant des solutions efficaces à leurs citoyens », a-t-elle expliqué.

« Nous devons maintenant réorienter les systèmes énergétiques des deux rives vers des modèles plus durables », a déclaré Mohammed Dabbas, Conseiller Principal pour les Affaires Énergétiques à la Commission Arabe pour les Énergies Renouvelables. Mais pour y parvenir, l'engagement des secteurs public et privé en faveur de l'énergie verte est essentiel. Comme l'a déclaré Daniel Álvarez, Directeur Principal Associé chez Aprisco Capital, « pour coopérer avec les pays dans le domaine de l'énergie, il est préférable d'offrir aux investisseurs le plus de transparence possible et de les aider à pénétrer dans le marché ».

La durabilité ne doit pas seulement être atteinte dans le domaine de l'environnement, mais aussi dans d'autres secteurs tels que la finance dans lequel la responsabilité devient également essentielle. L'un des systèmes basés sur des valeurs durables est celui des Finances Islamiques. Hassen Ben Doua, Chef de Division à la Banque Centrale de Tunisie, a déclaré que « la finance islamique peut contribuer à la croissance économique à travers des instruments financiers sociaux qui intègrent les exclus ». Serkan Yüksel, Directeur du Département des Finances d'Istanbul, a contredit l'une des croyances les plus répandues à propos de ce secteur : « Nous croyons tous que les finances islamiques ne concernent que les pays musulmans, mais en réalité elles sont pour tout le monde. Ce serait une opportunité pour les marchés occidentaux de commencer à participer aux économies islamiques ».

Dans le même temps, les bonnes pratiques en matière d’économie sociale ont été présentées au Forum Méditerranéen de l’Économie Sociale de la MedaWeek Barcelona. Dans la région méditerranéenne, et en particulier dans sa rive sud, il est nécessaire de prendre exemple sur les modèles européens d’économie sociale afin de créer des systèmes inclusifs et permettre la création d’emploi pour les jeunes. Carlos Lozano, Coordinateur de l'ESMED-CEPES (Confédération Espagnole des Entreprises d'Économie Sociale), a relevé que « l'économie sociale représente 10% des entreprises méditerranéennes. Un système fondé sur la solidarité, la participation et le réinvestissement de ses excédents, qui contribue à la création de valeur économique, sociale et environnementale, tout en générant une croissance économique inclusive ».

La « Semaine Méditerranéenne des Leaders Économiques » s’est achevée avec le « Forum des Femmes Entrepreneuses », au cours duquel des femmes cheffes d’entreprise et des entrepreneuses de différents pays ont discuté de la pleine inclusion des femmes sur le marché du travail. Nathalie Pilhes, membre fondatrice de la FFEM (Fondation Euro-Méditerranéenne des Femmes) a souligné que « si les femmes méditerranéennes rejoignaient le marché du travail au Moyen-Orient et en Afrique, le PIB augmenterait de 25% ». La présidente de l'AFAEMME (Association des Organisations de Femmes d'Affaires Méditerranéennes), Mª Helena de Felipe, a insisté sur la « nécessité de favoriser les instruments d'internationalisation afin d’aider les entreprises à intégrer les femmes ».

Dans le cadre de la MedaWeek Barcelona, de nombreuses réunions d’affaires nationales et internationales ont également eu lieu, notamment avec le Groupe des Employeurs du Comité Économique et Social Européen. En outre, l’ASCAME a décerné ses traditionnels « Prix Méditerranéens » et a annoncé la création du nouveau « Prix Miquel Valls » en récompensant des startups méditerranéennes créées par des jeunes femmes, qui recevront un don de 15 000 dollars, conclut le communiqué.