Ce qui n’étaient que des cris lancés désespérément par des lanceurs d’alertes dans les bureaux centraux et régionaux de l’Union africaine est devenue maintenant l’Affaire du million du dollars volatilisés. Tous les regards se tournent vers le Président Cyril Ramaphosa. 

Un gros scandale, commentent tous ceux qui ont eu vent de la volatilisation d’un million de dollars des caisses du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs de l’Union africaine (MAEP). Ironie du sort, c’est cet instrument panafricain qui est censé «s’assurer que les politiques et pratiques des États parties sont conformes aux valeurs convenues dans le domaine de la gouvernance politique, économique et des entreprises, ainsi qu’aux codes et normes de la Déclaration sur la gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises». Or, c’est lui qui fait désormais l’objet d’une enquête interne, comme vient de le révéler notre confrère Jeune Afrique.

Piloté par le Président sud-africain Cyril Ramaphosa et basé en Afrique du sud, le MAEP a révolté certains de ses propres employés qui ont eu marre de voir les prétendus garants de la transparence verser dans d’inadmissibles pratiques. Du coup, ils ont engagé un bras de fer avec leurs dirigeants qu’ils accusent, entre autres, de népotisme, de favoritisme ou de corruption, rapporte Jeune Afrique.

Les graves accusations sont contenues dans un document de 26 pages que Jeune Afrique a pu consulter. Tous les ennemis de la bonne gouvernance et de la transparence y figurent : menaces, chantage, intimidation, renvois arbitraires…

Cette phrase résume l’amertume de ses auteurs : « Le MAEP devrait être à la pointe de la promotion des valeurs de l’Union africaine [UA] comme le respect, la loyauté, l’intégrité, l’impartialité, la transparence, la responsabilité, l’efficacité et le professionnalisme. Pourtant, son secrétariat continental semble aller dans la direction tout à fait opposée ».

Cyril Ramaphosa doit rendre des comptes.