Les peuples Herero et Nama en Namibie sous l'ère coloniale ont subi un horrible génocide et l’Allemagne l’a reconnu la semaine dernière. L’image du général allemand Lothar von Trotha ordonnant l’extermination de milliers de Namibiens ne sont pas oubliées.

Des dizaines de milliers de Herero et de Nama ont été décimés lors de massacres entre 1904 et 1908. Pour certains historiens c’est le premier génocide du XXème siècle. Les troupes impériales ont poursuivi 80.000 Herero dans le désert du Kalahari, en août 1904. Des femmes ont été violées et des prisonniers massacrés.

Au moins 60.000 Herero et 10.000 Nama ont été massacrés quelques mois plus tard et des milliers d'autres ont été envoyés dans des camps de concentration.

La reconnaissance par l’Allemagne de ce terrible génocide a donné lieu à un accord entre Berlin et la Namibie. Sauf que ce n’est pas suffisant. L’accord est rejeté par de nombreux Namibiens et "géré de manière très maladroite", estime auprès de l'AFP Salomo Hei, qui vit dans la capitale.

"Il n'y a eu aucun égard pour les vies humaines perdues », dit-il. Donc l’offre d’un milliard d’euros versés en compensation à la Namibie ne plaît pas. D’autant plus que les versements se feront sur 30 ans. Pour les Namibiens, le résultat de 5 ans de négociations est insignifiant, ils veulent des excuses officielles que l’Allemagne refuse de prononcer, se contentant de rappeler qu’elle a accordé des millions de d’euros d’aide au développement au pays depuis son indépendance en 1990.

L'Allemagne est pressée de reconnaître sa responsabilité non seulement dans le génocide entrepris contre les deux peuples mais aussi pour les avoir privés de leurs moyens de subsistance.

Hakim Arif