Nana Akufo-Addo s’est montré très clair ces derniers jours concernant le versement de compensations à l’Afrique pour les 20 millions d’individus déportés vers les Amériques. 

S’exprimant via twitter, l’homme d’Etat n’a pas mâché ses mots « Il est temps que l’Afrique reçoive également des réparations ». Cette déclaration fait suite à une assemblée tenue dans la capitale ghanéenne le 1er août. Initiée par la Commission de l’UA et d’autres organismes non gouvernementaux, la rencontre a de nouveau souligné le préjudice subi par le continent et les terribles conséquences de ce crime sur ses populations. « L’esclavage a retardé le progrès économique, culturel et psychologique de l’Afrique ». Le chef de l’Etat a précisé que des excuses officielles étaient attendues des nations responsables « pour les crimes et les dommages causés aux civiles, à la psyché, à l’image et au caractère des Africains du monde entier ». 

Il a estimé qu’il était du devoir des politiques africains et des acteurs associatifs de défendre ce dossier en souffrance et d’exiger leurs droits. Nana Akufo Addo n’a d’ailleurs pas manqué de soulever certaines incongruités historiques à savoir les énormes sommes allouées aux anciens propriétaires d’esclaves juste après l’abolition pour atténuer les pertes subies. Les vraies victimes se sont pour leurs parts retrouvées livrées à elles-mêmes sans que la moindre rétribution ne leur soit versée. « Nous devons guérir des torts du passé afin de capitaliser sur les opportunités qui nous attendent à l’avenir » a-t-il ajouté. 

Jusqu’aujourd’hui, la traite négrière n’a donné lieu à aucune redevance, juste à la reconnaissance des faits par les pays anciennement responsables et à la construction de quelques musées. Les déclarations du Président feront peut-être bouger les choses.