La fusion a encore beaucoup à nous faire entendre et ce n’est pas Abel Selaoce qui dira le contraire. Originaire d’Afrique du sud, l’artiste international s’est fait connaître en combinant des univers opposés.

Quand la musique baroque côtoie les rythmes traditionnels sud-africains, le résultat ne fait pas que surprendre, il électrise. Un peu comme un pied de nez à ce que l’on avait écouté jusqu’ici, les œuvres d’Abel expriment une nébuleuse d’émotions. C’est le croisement de deux voies que l’on aurait crues incompatibles, jusqu’à ce qu’un jeune homme décide de tenter l’expérience.

Né à Sebokeng au sud de Johannesburg, Abel Selaocoe s’initie à Sébastien Bach à l’âge de 11 ans par le biais de son frère ainé. Séduit au plus haut point, il s’inscrit à un programme d’éducation musicale et se voit prêter un violoncelle pour sa pratique personnelle. Son don lui permet d’atterrir au conservatoire quelques années plus tard et lui obtient ensuite une bourse d’étude pour le Royaume-Uni.

C’est loin, très loin de sa terre natale que lui vient l’envie d’unir les partitions de Bach aux chants Tswanas. Mariage biculturel dont les fruits doux-amers le conduisent droit au succès. « Le Township dont je suis issu sera toujours une mine d’inspiration pour mon art. J’ai dû dans cette mine choisir mon identité et c’est là que je me suis rendu compte que comme les chants traditionnels, la musique baroque laissait place à beaucoup d’improvisation ».

Ayant remporté le Royal Overseas Award en 2017, Abel Selaocoe est également chanteur, compositeur et leader du trio Chesaba. Artiste à talents multiples, il a offert à son public (de plus en plus large) une véritable révolution sonore. «J’ai trouvé ma liberté dans la composition de mes œuvres et qui je voulais vraiment être : un individu reflétant la richesse culturelle de son background ». A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas encore.